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Kubo et l’armure magique

kuboQuand les petits gars de chez Laika (Coraline) sortent un nouveau film, je suis assez tenté. Et je dois dire que ce Kubo est un petit bijou. On le doit à travis Knight, môssieur Laika dont c’est ici la première réalisation. Un grand bravo à lui qui fait là des édbuts impressionnants.

Kubo est un jeune garçon borgne vivant caché dans une grotte avec sa mère. La mère en question semble un peu à côté de la plaque et l’oblige à se cacher de la lune de peur de déclencher des trucs pas cools. Kubo a un don magique ; grâce à son shamizen (sorte de guitare japonaise à trois cordes), il anime des morceaux de papier pour faire des origamis fabuleux et vivants, lui permettant de raconter des histoires (et ainsi glaner quelques piécettes). Pour fuir la menace qui pèse sur lui et par la même occasion défaire un grand méchant, Kubo va devoir s’engager dans une quête mystique, un voyage initiatique à la recherche d’une armure magique. Sur son chemin, il sera aidé par un petit samurai en origami, un singe parlant et un guerrier transformé en scarabée géant.

Alors bon, Kubo c’est une énorme claque visuelle… Disons le tout de suite, la technique d’animation image par image prend ici du gallon, et pas qu’un peu, prouvant que l’on peut tout faire avec ce système. Y compris les scènes les plus démentes et incroyables, d’une ampleur folle. Le tout en posant un réel choix artistique et un design bien particulier. Le résultat est juste bluffant. Vraiment. Les plans sont superbes, tout est vraiment maîtrisé. Et quand on ajoute à cela une bande-son de qualité, réellement liée à l’histoire vu l’importance du shamizen, alors on obtient un résultat plus que fascinant. Le film porte la magie de son propos dans toutes ses images et c’est vraiment du bonheur de le regarder.

L’histoire en elle-même est assez classique, celle d’un enfant élu destiné à sauver le monde d’un grand méchant qui lui est intimement lié au terme d’un voyage initiatique dans lequel il aura des compagnons qui vont l’éveiller. Dit comme ça, c’est du vu et revu, certes. Mais bon, quand une histoire connue est bien traitée, on ne va pas bouder son plaisir (et je préfère ça à une histoire se voulant super-novatrice mais mal fichue). Mais Kubo va quand même plus loin. Ses apprentissages et ses découvertes sont particulières, teintées de cet esprit oriental bien sûr, mais aussi avec des éléments propres à sa mythologie. La maière dont la musique et l’origami sont inextricablement liés à l’intrigue tout en étant des éléments de réalisation, c’est assez dingue. Il faut dire qu’utiliser l’origami dans un film image par image, c’est assez évident, et ça marche très bien. Et puis bon, le happy end attendu ne l’est pas tant que ça. Le film balance avec un rythme très bien pensé entre calme et suspens, avec des scènes d’action grandioses (l’attaque du squelette, juste waouw) et des passages beaucoup plus réfléchis, mais tout aussi intenses.

Alors oui j’ai adoré. Un petit bijou. Et les gnomes aussi, je dois dire. C’est une grande réussite que je ne peux que vous conseiller.

Et au passage, je suis allé voir en vf pour cause de gnomes, mais la vo semble très prometteuse au vu du casting (Charlize Theron, Ralph Fiennes, Rooney Mara, Matthew McConaughey, et george Takkei entre autres).

Batman – année un

41mmxontalDans la lignée des comics Batman « qu’il faut avoir lu », j’avais beaucoup apprécié The Dark Knight Returns et Killing Joke. Je prends les choses chronologiquement à l’envers puisque The Dark Knight Returns est sur un vieux Batman usé et que celui-ci, Année Un, nous narre les débuts du Chevalier Noir. Des débuts dont Christopher Nolan s’est pas mal inspiré pour son Batman Begins d’ailleurs. On suit donc le retour de Bruce Wayne à Gotham, l’enfant prodigue milliardaire qui revient au nid. Et sa transformation en gardien de la ville, l’homme chauve-souris, le caped crusader, le chevalier noir. Sa ville est gangrénée par les criminels, corrompue, et il prendra sur lui de changer tout cela, de devenir le symbole d’une lutte contre le mal. De même, le jeune Jim Gordon débarque à Gotham aussi, intégrant la police. Et lui aussi découvre l’âme corrompue de la ville, se rendant compte que seules des mesures extrêmes permettront de lutter contre ce mal profondément enraciné. Et du coup, oui, l’histoire est assez sombre, dure, on ne rigole guère ici. Mais on y découvre une origin story assez intéressante sur la naissance de Batman, au-delà du trop connu meurtre des parents de Bruce quand il était jeune. On travaille ici sur ses motivations, son état d’esprit. Le tout sur 12 mois, d’où le titre.

Le scénario de Frank Miller est solide, tendu, prenant. Il donne une vraie personnalité aux protagonistes, du fond, de la réflexion, quelque chose de solide. Normal, vu l’auteur. Mais pour cet album, il ne s’est pas lancé dans l’illustration. Il a préféré faire appel à David Mazzucchelli dont le style est vraiment très bon. Dynamique, clair, précis, il pose une très bonne ambiance pour cette histoire de qualité.

Une très bonne lecture donc, encore une fois.

X-Men Apocalypse

cf7kkqeuuaeqameBryan Singer avait frappé un grand coup en 2000 avec X-Men et sa suite en 2003. Le troisième épisode de cette trilogie a été confié à quelqu’un d’autre pour un résultat difficile à avaler en 2006. Le spin-off sur Wolverine de 2009 n’est également pas terrible tandis que celui de 2013 est lui bien sympa. Bref, il y avait des hauts et des bas dans la saga des mutants les plus super-héroïques du monde. En 2011, Matthew Vaughn relançait la machine avec une très bonne préquelle située dans les années 60 et nous montrant comment les X-Men ont été constitués ; Days of the Future Past s’en faisait la continuité dans les années 70, Bryan Singer reprenant les commandes pour un film au scénario parfois tordu (voyages dans le temps et rencontre entre les personnages version 70’s et 2010’s oblige). Il fallait une 3eme pièce à cette nouvelle prélogie, et c’est Apocalypse donc, cette fois dans les années 80, et toujours avec Bryan Singer aux commandes.

Le parti est pris de faire sortir de l’ombre le plus ancien et le plus puissant des mutants, Apocalypse, que l’on rencontre dans les premières images du film en Egypte antique. Ce presque dieu est capable de pomper des pouvoirs de mutants et de se réincarner, devenant ainsi quasiment immortel. Un complot (de simples humains, en passant) l’enferme malgré sa puissance jusqu’à ce qu’un culte n’arrive à la réveiller dans les années 80. Il va alors recruter ses quatre cavaliers parmi les puissants mutants de l’époque afin de gentiment entamer son petit travail de destruction de la civilisation humaine, histoire de bien asseoir sa domination mondiale. Dans un contexte où la situation des mutants est quelque peu tendue et ambiguë, où ils sont à la fois appréciés et craints, voire détestés, par la population mondiale qui connaît bien leur existence depuis les événements du film précédent, les mutants vont devoir prendre position avec ou contre Apocalypse. Et tous nos petits gars, épaulés par de nouveaux arrivés (comme de jeunes Jean Grey ou Cyclope mais aussi Tornade ou bien Wolverine toujours fidèle au poste), vont se lancer dans une énorme baston, avec en plus le fameux colonel Stryker jeunot qui vient mettre son grain de sel.

Et c’est tout. Une longue préparation et mise en place pour arriver à une bonne grosse baston finale, et hop emballé c’est pesé. Là où les deux films précédents jouaient beaucoup des problèmes sociaux transposés aux mutants (le fonds de commerce des X-Men dpeuis le début quand même), on évacue ici le problème en le mettant juste en petite toile de fond insignifiante. L’ostracisation, la place des gens différents, le lien à l’Holocauste et tout ça c’est vraiment pris à la légère et on se focalise juste sur l’inévitable et énorme combat final qui va envoyer du bois. Alors oui on a du grand spectacle, en particulier les scènes de Vif-Argent, spectaculaires, celle du manoir restant un must, une version dopée aux hormones de celle, déjà géniale, du film précédent. Mais ce film se contente un peu de ça, alors que justement dans les deux précédents on avait quelque chose de plus, on avait un vrai fond. Celui-ci sonne creux, manquant finalement d’une couche solide et se rangeant dans la case des blockbusters bas de plafond mais qui envoient du bois visuellement. Rendez-vous manqué donc pour le troisième opus de la prélogie qui avait débuté sous les meilleurs auspices ; à croire que ce chiffre 3 est maudit pour la saga X-Men…

Green Room

499706Après le fort sympathique Blue Ruin est venu le temps de passer au film suivant de Jeremy Saulnier, à savoir Green Room. Et c’était bon. On suit ici un groupe de punks arnachico-gauchisto-révolutionnaires dont les courtes chansons énervées basées sur trois accords et demi hurlent un mal de vivre et célèbrent le no future. Des vrais de vrais quoi, qui tentent de gagner leur croûte en égrainant les concerts dans des salles miteuses le long de la route, hébergés à l’arrache chez des gens du crû et siphonnant des réservoirs d’essence quand le cachet précédent n’était pas au niveau. Acculés financièrement, ils se voient contraints de jouer dans une salle remplie de skins fachos néo-nazis en goguette. Après leur show, nos punks de service tombent sur un cadavre en coulisses et deviennent des témoins gênants qui ne doivent pas sortir de là. Une bande de crânes rasés menés par un leader charismatique et machiavélique va tout mettre en œuvre pour sortir les punks de la salle où ils se sont enfermés. La course à la survie peut commencer. Et elle va se faire dans la douleur, le sang, les larmes et les hurlements. Ca va être tendu du slip jusqu’au bout. Continuer la lecture de Green Room