Deuxième tome de la trilogie Millénium…
Après avoir dit tout le bien que je pensais du premier tome, je reviens à la charge avec celui-ci. C’est donc avec un certain plaisir que j’ai retrouvé Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist dans ce bouquin au moins aussi tordu que le premier. Cette fois, on se plonge plus rapidement dans l’intrigue. Comme avec la plupart des suites, les personnages sont connus, pas besoin donc de passer du temps à les présenter. Le début est donc bien plus rapide, avec directement de l’action pour notre chère Lisbeth exilée au bout du monde. Mikael, lui, tombe sur un pigiste qui lui propose un thème fabuleux pour la revue Millénium, un tru d’enfer, le genre de scoop déclencheur de scandale aux plus hauts niveaux. Que du bonheur donc. Plus rien ne relie ces deux personnages, si ce n’est leur passé du premier tome. Mais ils vont se retrouver mêlés ensemble à une grosse intrigue bien salace. Entre les secrets prêts à être révélés par le journaliste, des meurtres, et surtout Lisbeth accusée des dits meurtres, traquée par toutes les polices, on est vite pris au jeu de trouver ce qui se cache là derrière. L’intrigue va être menée tambour battant, sur différents fronts, avec le même genre d’accélération que dans le remier tome au fur et à mesure des révélations et de l’approche du climax…
Comme le laisse supposer le titre qui lui va si bien, ce bouquin se penche davantage sur Lisbeth. Au menu donc, de nombreuses explications sur sa personnalité et surtout des révélations énormes sur son passé terrible. Y’a pas à dire, Stieg Larsson n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il choisit de faire du trash et du sordide. C’est toujours déconseillé aux âmes sensibles.
A noter qu’il y a toujours cette précision, cet amour du détail, cette connaissance des milieux suédois. Larsson était journaliste… Il sait comment se mène une enquête, comment fonctionne la police, comment fonctionne un journal, comment fonctionnent les avocats et autres autorités du pays. On se sent plongés là-dedans, et la dose de cohérence amenée par ce biais soutient bien le roman. A noter justement que l’on plonge davantage dans les entrailles de la revue Millénium (Erika Berger et les autres collaborateurs ont d’ailleurs une place plus importante que dans le précédent tome). Très intéressant. Même si au passage on y perd un peu en dénonciation des sales financiers. Mais par contre on y gagne en dénonciation de gens corrompus à tous les échelons de la société ; presque tout le monde en prend pour son grade, y compris les journalistes. Et y’a des bons et des mauvais dans tous les domaines. Intéressant.
L’intrigue en elle-même est solidement ficelée et tient bien la route. Une ou deux déceptions cependant (attention, ce paragraphe spoile un peu l’intrigue, si vous avez pas lule bouquin…). Dans le final, y’a quand même un truc un peu gros, un peu énorme ; limite plausible, et même expliqué, mais quand même, ça fait un peu trop retour des morts-vivants. Et puis le géant blond aussi qui est limite too much, presque de la SF par moments. Je reste aussi sur ma faim quand à la scène du début avec Lisbeth et le couple de la Barbade ; normalement, si ça n’intervient plus apr la suite, ça n’a rien à faire là, la construction du bouquin y perd, j’espère donc que le troisième tome reviendra sur cet aspect sans quoi ça fera un peu décousu.
Reste que c’est un excellent polar, un thriller solide et tendu. Peut-être un peu plus convenu que le précédent. A moins que mon esprit ne soit plus acéré que lors de la lecture de l’autre, mais j’ai beaucoup plus vu venir les choses ici. En tout cas, je le conseille chaleureusement. Cette trilogie est jusqu’ici untrès grand moment de lecture… Mais pourquoi ma femme n’a-t-elle pas fini la lecture du premier??? Je le veux…