Ça faisait longtemps que ça ne m’était arrivé, mais là je suis très content du résultat des votations de hier. Vous l’aurez compris si vous suivez mon blog, les Vaudois-e-s se prononçaient sur trois sujets chauds et tendus, tous m’étant chers. J’ai argumenté dans divers articles récents afin de défendre ma position. Je ne prétends pas avoir fait pencher la balance bien entendu. Mais si j’ai pu aiguiller 2 ou 3 personnes sur ce que je pense être la bonne voie, je serai fier d’avoir contribué à m mesure au résultat. Avant d’aller plus dans le détail, je vais y aller avec la douche froide de ma grosse déception du jour, à savoir le taux de participation avoisinant les 40% ; rien d’extraordinaire, pas de chute libre ou quoi que ce soit, mais cela reste toujours peu à mon avis et il y a pas mal de questions à se poser à ce sujet. J’avais déjà abordé la chose avec le taux de participation des élections communales il y a peu en m’en posant justement, mais sans trouver de réponse satisfaisante. Dommage.
Premier objet de votation : les PC Familles et les rentes-ponts. Je ne vais pas vous refaire l’historique du sujet, au pire vous le trouverez sur de précédents billets (comme ici ou là). Et bien ces prestations ont été acceptées, et à la large majorité de 64,85%. Un résultat solide et imposant qui montrent que les Vaudois-es savent rester solidaires et penser à leur avenir précaire et aux autres dans le besoin, allant ainsi à l’encontre d’une campagne raz-de-marée menée tambour battant par les milieux patronaux et une bonne partie de la droite. Le soutien du Gouvernement et du Parlement (tous deux majoritairement à droite) au projet y est sans doute pour beaucoup. Tout comme l’appel à la fibre solidaire. Je suis extrêmement fier de mes concitoyens avec un résultat pareil et cela fait chaud au cœur de voir que l’individualisme forcené n’a pas encore gagné tout le monde. Bravo et merci à toutes et à tous. Parce que franchement je n’étais pas convaincu que cela allait passer, au vu de la campagne et de nombreuses positions entendues de tous côtés.
Le deuxième objet est une déception, lui, mais toute relative. Il s’agissait de voter l’instauration d’un salaire minimum dans le canton ; là aussi j’avais déjà présenté le truc dans un billet précédent. Comme on pouvait s’y attendre, cette initiative a été refusée. Comme on pouvait s’y attendre? Oui, malheureusement. Ici, pas de soutien du Gouvernement ou du Parlement pour commencer. Il est vrai que la mise en place légale du truc risquait de coincer aux entournures et d’obliger à de véritables casse-têtes. Mais ce que je retiens, c’est le résultat assez serré, puisque le non l’emporte avec 51,11% des suffrages. De quoi envoyer un message fort malgré tout. De quoi pousser au développement de conventions collectives pour les très nombreux salariés n’en bénéficiant pas. De quoi pousser au contrôle de l’application des CCT déjà signées (une études syndicale récente montrait que ce n’était pas toujours le cas, de loin). Bref, le combat n’est pas fini. Et si la victoire sur le sujet précédent peut aider une partie des gens en situation de précarité, il faut se battre pour des salaires décents afin de permettre à toutes et à tous de vivre du fruit de leur labeur. La situation de working poor ne devrait pas exister. Au moins cette initiative aura eu le mérite de mettre une fois de plus le débat sur la table et de faire taper du poing, de lancer une discussion à ce sujet. Espérons que les autorités entendent le signal de ce score.
Le troisième objet, c’était un vote consultatif, obligatoire lors de sujets portant sur le nucléaire, et par lequel la Confédération demandait l’avis de notre canton sur l’enfouissement des déchets radioactifs en couches profondes. C’est avec un gros 61,13% que le peuple a refusé cette proposition. Et tant mieux. L’enfouissement en couches profondes dédouane les exploitants de centrale en faisant retomber les coûts sur la Confédération (et donc nos impôts). De plus, ce genre de stockage ne permet aucun contrôle efficace sur ce qui se passe (fuite ou autre). Sans parler de la difficulté pour récupérer le tout le jour où il le faudra. Ce genre de cadeau empoisonné aux générations futures est proprement scandaleux. Oui, il faut faire quelque chose des déchets produits. Non ce n’est pas à nos descendants d’assumer les erreurs de la génération nucléaire. Accepter cette proposition aurait été donner une sorte de blanc-seing aux exploitants de centrales en leur signalant que nous prenions volontiers leurs rebuts toxiques. Intolérable. Et je suis très satisfait de ce résultat clair. Merci encore une fois aux votant-e-s de s’être opposés ainsi. Un effet Fukushima? Sans doute que la catastrophe y est pour quelque chose. C’est quand même triste qu’il faille accumuler de tels événements pour que l’on prenne conscience de la dangerosité de cette forme de production d’énergie. En espérant que les trop nombreuses victimes du nucléaire ne soient pas oubliés lors de votations futures (je rappelle que le Conseil d’Etat a remis à une date ultérieure la votation consultative sur la construction de nouvelles centrales qui devait avoir lieu hier, et ce justement suite à la catastrophe japonaise).
Au final, deux gros sujets dont le résultat clair me satisfait pleinement. Un sujet malheureusement passé à la trappe mais qui aura lancé un débat important. Bref, des résultats réjouissants et encourageants pour l’avenir. Et ce pile au moment où je m’engage davantage en politique…