La campagne pour le second tour de l’élection au Conseil d’Etat bat son plein et s’avère particulièrement animée. Et surtout pas avare de mauvaise foi. Je pense en particulier à celle dont font preuve les candidats de la droite. Je me suis amusé à relever quelques éléments qui me font hurler et qui méritent d’être mis en lumière.
Depuis quelques jours tout d’abord, la droite se gargarise en se prétendant seule à utiliser de vrais arguments et que la gauche ne fait qu’attaquer directement les personnes. Ils relèvent en particulier la prétendue citation parue dans 24heures de Yves Ferrari, président des Verts Vaudois, qui aurait dit vouloir diaboliser l’adversaire M. Voiblet. Au-delà du fait que cela ne rentre pas du tout dans les habitudes des Verts d’agir de la sorte, il semble qu’il y ait là une erreur de citation, comme le confirme le courrier des Verts au journal demandant un droit de correction pour cette citation. Demande refusée par la direction du journal. Je vous envoie vers le billet du site des Verts qui en parle. D’un autre côté, ce n’est pas la première fois que l’on peut constater le penchant politique à droite assumé de ce journal (il n’y a qu’à voir le courrier des lecteurs de ce lundi 26 mars pour s’en rendre compte, une sélection de diatribes de droite). Du coup, la droite prétend s’élever au-delà de ces attaques personnelles et proposer un vrai programme uni (j’ai de la peine à voir le programme uni de la défense de l’économie de marché du PLR et de l’initiative contre l’immigration massive de l’UDC par exemple).
Du coup, il est surprenant de voir que la droite elle-même ne se montre pas avare en attaques personnelles. Et qui plus est contre un élu sortant non-candidat, un homme qui a donc peu de place dans les médias pour se défendre. Le tout afin de démontrer que la gauche dans son ensemble ne peut pas prétendre s’occuper des transports. Je suis un peu scandalisé quand on regarde justement le bilan de M. Marthaler au niveau des transports, bilan qu’il défend dans un billet de blog récent qui permet de remettre les choses à leur place.
Dans le genre mesquin, menteur et de mauvaise foi, il y a une partie des membres de la droite qui fait très fort. Ils ont pris le parti de coller des bandeaux remerciant les électeurs du premier tour et appelant à voter pour M. Voiblet au second sur certaines affiches électorales. C’aurait été uniquement sur des affiches PLR-UDC du premier tour, il n’y aurait pas de problème, mais de là à en poser sur celles d’adversaires, il y a un pas qui me semble juste scandaleux à franchir. On en a en effet vu sur des affiches du Parti de Rien de M. Morand (farouchement anti-UDC) et sur celles de Vaud Libre de M. Gétaz (candidat au second tour face à M. Voiblet et à la liste de gauche). J’ai franchement des doutes que l’une ou l’autre de ces deux personnes invite à voter spécifiquement pour le candidat UDC.
Mais bon, ce qui me fait le plus hurler, c’est quand même cette fameuse appellation de « centre-droit » pour une liste PLR-UDC. Le PLR est clairement positionné à droite : moins d’Etat, moins d’investissements, moins d’impôt, plus de compétition et d’individualisme, bref la ligne de droite classique. On le sait, l’UDC n’a de centre que le nom et se positionne encore plus à droite que le PLR. Où est le centre là-dedans? Et à l’inverse, voit-on la gauche se profiler avec une appellation de « centre-gauche »? Non, la gauche assume ses idées et ses opinions. On a l’impression que la droite n’assume pas ses positions et tente de jouer sur de petits calculs électoraux (les mêmes qui ont fait renoncer le PLR à ses idéaux pour préférer une alliance avec l’UDC) pour attirer de l’électeur. D’ailleurs, notons que la prétendue « alliance du centre » qui soutient majoritairement le bloc PLR-UDC n’a pas grand-chose de centriste, comme je l’avais déjà dit : entre le PBD et les Verts Libéraux, par exemple, c’est un peu hallucinant d’oser parler de centre. A se demander donc ce que la droite veut cacher avec l’appellation de « centre-droit ». Peut-être n’assument-ils pas publiquement et fortement leurs positions de droite : individualistes, égoïstes, à court terme, anti-sociales, et remplies de cadeaux aux gros revenus (privés comme entreprises). Un manque de courage pour s’afficher réellement à droite comme ils le sont?
Dernier coup de gueule sur la mauvaise foi, avec les Vert’Libéraux qui n’ont, on en a eu la confirmation, de vert que le nom. Que ce soit un parti de droite, certes, je l’accorde, et un soutien au PLR peut coller. Mais de là à soutenir un candidat ouvertement anti-écologie et membre du parti le plus anti-écologique du pays, c’est quand même grave. Comme l’alliance PLR-UDC déjà contre-nature, ce soutien est complètement incohérent et confirme que les partis de droite n’ont d’autre priorité que d’obtenir des sièges au détriment de leurs idéaux et de leurs beaux effets d’annonce.