Après le très bon Eternity Incorporated, je me suis penché sur sa suite sous forme de prequel (oui je sais c’est compliqué). Toujours du copinage donc, et un avis hautement subjectif. Mais en gros c’est bien, y’a bon.
L’histoire se déroule donc pas mal d’années avant celle du roman précédent ; mais je vous conseille de lire l’autre d’abord, sinon vous allez perdre tout le sel des révélations finales d’Eternity Incorporated. On est ici dans un monde pas si différent du nôtre mais quand même. Réorganisation des superpuissances politiques, redistribution du pouvoir mondial, nouveaux acteurs sous la forme de conglomérats économiques devenus de véritables nations, technologie un chouilla plus développée, en particulier au niveau connexion et accès à l’information. mais sinon c’est un monde reconnaissable, une dystopie pas si lointaine. Dans ce monde, on va suivre quelques personnes qui seront à l’origine des changements abrupts qui amèneront au monde décrit dans le roman précédent. On y découvrira (mais seulement à la fin) l’apparition des bulles et du virus. Seulement il faut un moment pour y parvenir et je dois dire que j’ai passé pas mal de pages à me demander quand et comment le raccord allait se faire. De nombreuses pistes peuvent être envisagées et j’avoue que je n’étais pas complètement à côté de la plaque.
On retrouve ici l’écriture très agréable de Raphaël Granier de Cassagnac qui signe un bouquin plaisant à lire. Bien que de qualité, la langue n’est pas inaccessible. Les concepts spécifiques et nouveaux sont facilement amenés et on peut très vite les embrasser. Le monde se livre à nous de manière fluide et il est dès lors facile de se concentrer sur les personnages et l’intrigue. Ca se laisse du coup lire facilement sans que la qualité n’en soit sacrifiée.
On ressent dans ce roman le background scientifique de l’auteur et son amour de la science ; mais on y retrouve aussi ce désir de porter la connaissance à tout le monde, d’ouvrir la science (alors que notre société actuelle pose de nombreux débats sur les licences ouvertes, le droit d’auteur, les restrictions de distribution etc.) Comme souvent, la SF permet de porter des réflexions sociales très intéressantes et j’aime beaucoup cette thématique dans le bouquin (même si le porteur de ces idées est peut-être un peu trop exagérément présenté comme le personnage gentil pour que l’on s’y identifie un max).
Thinking Eternity est donc un très bon bouquin, à lire après son prédécesseur même si l’histoire se déroule avant. J’ai beaucoup aimé. L’ambiance est très différente de celle du premier livre, mais c’est aussi une jolie réussite.