Et voilà que se termine la première saison de la très bonne série Blindspot. Dès le pilote, tout est posé… On retrouve un sac abandonné sur Times Square. Dedans, une femme, nue, couverte de tatouages étranges de la tête aux pieds, et complètement amnésique. A cause de ses tatouages, elle va vite être mise en contact avec le FBI, et un agent bien spécifique d’ailleurs. On va vite se rendre compte que les tatouages ont des significations, qu’ils permettent, en les déchiffrant, de résoudre des crimes ou des complots, souvent de grande ampleur ou aux visées bien spécifiques. On découvre aussi assez vite que l’agent du FBI a une histoire complexe, avec la perte d’une amie quand il était enfant, disparue, et que l’inconnue pourrait être cette fille… ou pas. Et bien entendu derrière tout cela de la grosse conspiration pas piquée des hannetons impliquant FBI, CIA et autres groupes plus secrets. On retrouve donc dans cette série pas mal d’éléments assez classiques ; enquêtes, action, complots, machinations, personnages au passé trouble, histoires d’amour, etc. Sans compter que les personnages principaux reposent eux aussi sur des clichés ; le super agent bourru, la femme forte, le type qui se la pète, la geekette. Oui mais voilà, le tout est bien foutu, bien traité. On a un très bon dosage action/enquête. Les mystères autour de l’héroïne et de ses tatouages sont révélés à un rythme prenant. Les cliffhangers sont bien foutus. On a donc une saison haletante avec sa bonne dose de suspens et de retournements de situation (la fin de saison est d’ailleurs assez solide et donne envie d’enchaîner au plus vite).
La série est bien réalisée, bien foutue. On a de belles images, de bons scénarios (bien que certaines enquêtes fassent assez classiques). Le fil rouge est bien maintenu. Et puis la série s’ancre vraiment dans son époque, avec utilisation de réseaux et autres. Sans compter qu’une série citant plusieurs fois de bons jeux de plateau, c’est toujours un plus. C’est aussi une série qui ne s’embarrasse pas de rebondir, tout en éliminant parfois des personnages attachants. On a donc des alternances de trucs convenus et de surprises. Ca tourne bien, la mécanique est bonne et il y a de quoi accrocher solidement. Et puis franchement les acteurs s’en sortent bien. A commencer par une Jaimie Alexander (oui, dame Sif) sexy en diable et au taquet. Sullivan Stapleton s’en sort très bien. Ashley Johnson, Marianne Jean-Baptiste aussi.
Après, voilà, la série a le défaut de toute série à « super complot avec machination aux ramifications multiples pleine de secrets qu’on vous dit pas tout ». Le spectateur découvre les choses au même rythme que les héros, et du coup il est aussi ignorant qu’eux. Les auteurs peuvent nous faire gober n’importe quoi pour retourner la situation quelques épisodes plus tard. Ce qui peut parfois dériver (en particulier si la série dure) vers un grand nawak généralisé. Du coup, avec une super envie de voir la suite, je crains un petit peu que cela parte en sucette à un moment ou à un autre, que la série et ses révélations ne soient plus à la hauteur de mes attentes. Mais j’y crois et je croise les doigts, je me jetterai sur la saison 2.