La démocratie dans le monde

Mais n’est-ce pas plutôt une parodie de démocratie???

Elections, donc démocratie… la transition est un peu rapide. On prétend laisser la liberté au peuple, mais seule une frange de celui-ci peut s’exprimer et seulement dans une grande limitation. Même dans nos pays « libres » et « égalitaires », le système démocratique a ses limites. Alors là??? COmment imposer à des gens une idée nouvelle sur des traidiotns plusieurs fois centenaires? On en change pas une civilisation comme ça. C’est pas parce que « W » se prend pour le sheriff du monde qu’il peut imposer sa loi partout, et d’ailleurs les « outlaws » ont parfois du bon…

L’Arabie saoudite organise dès aujourd’hui des élections municipales. Une première dans cette monarchie absolue et ultraconservatrice. «J’appelle cela un quart d’élection», a réagi Ali al-Ahmad, du Saudi Institute, organisation réformatrice basée à Washington[1]. Seule la moitié des sièges sont soumis au vote. Les femmes ne seront pas tolérées dans les isoloirs.
La loi a beau prévoir que tous les citoyens/ennes ayant 21ans révolus disposent du droit de vote, les autorités en ont décidé autrement. Le prince, qui dirige la Commission électorale, a promis aux femmes une participation «ultérieure». En 2009, pour les prochaines élections municipales.
Dans les rues de la capitale Riyad, les passantes interrogées par les médias haussent les épaules. Elles n’ont même pas le droit de prendre le volant. Si elles sont surprises en public sans leur «tuteur», elles s’exposent aux foudres de la police religieuse.
En 2001, les Etats-Unis s’étaient drapés dans la cause féministe pour justifier leur expédition punitive contre les talibans. Dans son discours sur l’état de l’Union, le 2février, George W. Bush s’est au contraire voulu encourageant à l’égard des roitelets saoudiens: «Le gouvernement de l’Arabie saoudite peut montrer son leadership dans la région en accroissant le rôle de son peuple dans la définition de son avenir.» Car les Etats-Unis comptent sur leurs «amis dans la région», selon M.Bush. Au premier rang desquels figure l’Arabie saoudite –qui détient le quart des ressources mondiales de brut– mais aussi l’Egypte. Cette dernière «peut montrer la voie de la démocratie», a encore déclaré le président dans son adresse à la nation. Une voie bien singulière. Au Caire, Hosni Moubarak vient d’annoncer qu’il briguerait un cinquième mandat. Et puisqu’il se représente, il sera réélu. Après l’invasion de l’Afghanistan puis celle de l’Irak, les Etats-Unis tendent la main à l’Europe pour promouvoir ensemble la liberté dans le monde. Une croisade des deux poids deux mesures. Les élections irakiennes ont été saluées par la Maison-Blanche comme «une grande et historique réussite». Les chancelleries occidentales ont acquiescé. Qu’importe le nombre insignifiant d’observateurs indépendants ou les chiffres de participation invérifiables. «Si ces élections avaient eu lieu en Syrie ou au Zimbabwe, l’Occident les aurait dénoncées», assurait Salim Lone, qui fut directeur de communication du défunt représentant spécial de l’ONU en Irak, Sergio Vieira de Mello[2]. L’autocratie gangrène le monde arabe. C’est un fait. L’administration Bush fait le même diagnostic. Mais, de Bagdad au Caire en passant par Riyad, ses remèdes sont ceux d’un vulgaire charlatan.
[1]Cité par le quotidien britannique The Guardian du 9 février.

(Le Courrier, 10.02.05)

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