La trilogie Jason Bourne

Depuis le temps que j’en entendais parler, il était quand même temps que je regarde cette trilogie d’espionnage. C’était bien agréable.

A l’origine, il y avait pour moi La Mémoire dans la peau (aussi The Bourne Identity en vo), version 1988 avec Richard Chamberlain et Jaclyn Smith, film d’espionnage en 2 parties que j’avais bien aimé, basé sur un roman de Ludlum ; il avait cette histoire d’un amnésique se découvrant des capacités de combat assez au top et qui s’avère être un assassin travaillant pour des blacks ops du gouvernement US. L’amnésique qui se découvre a été repris sur un truc assez similaire pour la base de la BD XIII. Et en 2002 est sortie cette nouvelle version de The Bourne Identity, avec Matt Damon. L’idée est la même puisque basée sur le même roman. Le traitement diffère, car plus moderne, plus nerveux. Mais je ne vais pas m’étendre sur la comparaison, vu que j’ai pas vu la version de 88 depuis bien bien longtemps.

On a donc Matt Damon qui se réveille amnésique, blessé par balles, repêché par des pêcheurs italiens au large des côtes. Seul indice, un petit élément dissimulé chirurgicalement sous sa peau qui l’aiguille vers un coffre en Suisse où tout va commencer. D’un côté une quête de ses souvenirs et de son identité. De l’autre, une traque effrénée menée par la CIA pour le chopper puisque visiblement il travaillait pour eux. Rapidement, notre bonhomme, qui a trouvé son passeport au nom de Jason Bourne, va se découvrir des réflexes et des talents hors pair ; il a un réel don, une expertise, pour tout ce qui concerne le combat, la conduite, les techniques d’infiltration, et tout ce qui fait le parfait petit espion… ou le parfait petit assassin. Notre Jason Bourne va donc se retrouver dans un pétrin monstre, poursuivi à travers toute l’Europe, avec à ses côtés une jolie fille que ils sont même amoureux (normal, quoi).

S’ensuivront en trois films (The Bourne Supremacy et The Bourne Ultimatum, respectivement La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau)une série de combats, de cascades, de poursuites, de découvertes, de trahisons, de sales coups et de cadavres longue comme le bras (voir plusieurs bras mis bout à bout). C’est un film d’action, et elle est bien là. J’ai été d’ailleurs fortement impressionné par la manière dont sont gérées ces scènes d’action. On n’est pas dans la mode du Matrix-style ou du Hong Kong-style. Ici on ne vole pas en courant sur les murs, on ne fait pas des sauts défiant la physique, on ne remet pas en cause Newton et sa pomme, et les bagnoles s’abiment vachement dans les poursuites. C’est vachement plus réaliste que la plupart des films d’action modernes. Bien sûr, on en prend quand même plein la gueule et ça va loin. nos combattants sont de très haut rang et maîtrisent à fond leurs techniques, mais les scènes restent prenantes de plausabilité. Les combats au corps à corps enchaînent des coups et des prises parfaitement bien placés. Les séances de tir ont leur lot de balles perdues, tout est vraiment au taquet. Et beaucoup d’entre elles ne sont sonorisées que par leurs propres sons, sans musique d’ambiance, donnant au tout une dureté et une tension incroyables. Vraiment bien foutu. Du film d’action comme on en redemande, rarement fouillis, carré et lisible. Signalons d’ailleurs sous la patte du même réalisateur que le premier de nos trois opus Mr & Ms Smith, là aussi un film d’action bien mené.

Au niveau du scenario, et bien on est dans l’espionnage, le grand, le tordu, avec ses complots et ses machinations, ses coups fourrés et ses trahisons. Les mensonges et les dissimulations vont bon train. La morale en prend un coup bien sévère. Peu de « gentils » vraiment gentils dans ces films, même s’il y a quelques personnages qui passent du « bon côté ». Et plus on avance dans l’intrigue, plus les fils s’emmêlent. Et Jason Bourne, qui pense pouvoir être peinard, doit toujours replonger pour s’en sortir. Bon, y’a un peu cet aspect suer-héros qui survit à tout, à la Jack Bauer, même si ici tout est plus crédible que dans 24. Ludlum, l’auteur des romans, est un maître de l’espionnage et des films basés là-dessus tiennent donc bien la route. Maintenant, je n’ai pas lu les livres (même si j’en ai de plus en plus envie), et je ne pourrai pas comparer la qualité de l’adaptation. Mais en soi l’histoire se tient, et les fils se raccordent. J’ai eu un moment de flou sur le début du 3eme où j’ai eu l’impression que les choses étaient plus bordéliques, mais tout est revenu assez vite. Bref, un bon moment qui, sans casser des briques, forme quand même une histoire sympa.

Comme dans pas mal de trilogies, on peut s’arrêter au premier. L’histoire le permet. Comme souvent, les studios voulaient sans doute tester la rentabilité du truc avant d’aller plus loin. Par contre, les deux suivants s’enchaînent plus, ont davantage de liens. Et puis on change de réalisateur après le premier film aussi. Mais les 2 et 3 font des références au 1er, les liens sont là, tout se tisse. Les trois fils forment un tout, une belle série. Des rumeurs courent sur un quatrième film (à noter qu’il y a 8 romans des aventures de Jason Bourne, les trois premiers seulement étant de Ludlum), mais après les secrets révélés à la fin du 3ème, on peut se demander que rajouter à tout cela.

Une note encore sur l’aspect international des films. C’est de l’espionnage, version mondial. Et on n’est pas dans des décors en carton pâte de studio. Les lieux semblent vrais, du moins pour ceux que je connais, et les autres ne jurent pas trop non plus. On a aussi tout le plaisir de voir Matt Damon s’exprimer en plusieurs langues, ainsi que les gens qu’il rencontre. Et on se sent vraiment plongés là-dedans, on voyage avec lui. Une partie de l’Europe pour le 1er film. Mais par la suite se rajoutent Moscou, l’Inde, Tanger, et même finalement le sol américain (comme quoi, on y revient toujours). Tout cela aide vraiment à rentrer dans le truc et sert encore l’aspect crédibilité des films.

Bref, au final, une très bonne brochette de films d’action/espionnage qui valent la peine.

Et puis bon, l’aspect amnésique qui se découvre, ça fait quand même tilt à une époque où je travaille sur Memories comme jeu de rôles…

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