Everly

Everly_posterJ’étais tombé il y a peu sur la bande-annonce de ce film sorti directement en ligne sans passer par la case cinéma, et son ton et l’action présentée me plaisaient. Alors hop ni une ni deux j’ai lancé Everly l’autre soir et ce fut un très bon divertissement. Bon, soyons clairs, on ne va pas chercher midi à quatorze heures, c’est un film d’action au scénario ultra-basique, avec un huis-clos justifié par un budget limité, avec des incohérences et des moments vraiment trop gros pour être crédibles, mais qu’est-ce que ça défoule… Everly est une mère de famille sans le sou forcée à bosser comme prostituée pour un grand ponte de la maffia japonaise. Pour en sortir, elle accepte de bosser comme indic pour un flic voulant faire tomber le criminel en question. Mais tout va mal tourner quand le yakuza sadique découvre qu’elle a retourné sa veste. Everly ne va pas se laisser faire et va massacrer violemment les vagues d’agresseurs qui vont débarquer dans sa piaule, afin de sauver sa fille et sa mère menacées. Contrainte à ne pas quitter l’appart où elle officie, elle va profiter des armes récupérées sur ses adversaires dans une escalade de violence parfois très crue.

Même si le réalisateur Joe Lynch n’a pas « encore » le talent de son illustre aîné, on sent un fort goût tarantinesque dans ce film. Une femme forte et une bonne dose de violence crue parfois bien exagérée. Oui, la violence est omniprésente dans ce film de pure action. Et certaines morts sont même assez gore. Le sang gicle et les entrailles se répandent. Le tout avec un rythme soutenu. Le film commence tout de suite très fort, plongeant le spectateur en plein dedans. Un petit coup de mou vers le milieu donne un chouilla de profondeur à l’héroïne mais en dehors de cela c’est action sur action, de la baston à tous les étages, avec une progression. Comme un jeu vidéo où de nouveaux adversaires arrivent dont il faut trouver les faiblesses. Alors oui il y a de gros bouts de fil blanc dans le scénario, à commencer par les talents martiaux réellement surprenants de cette prostituée ; à se demander si elle n’a pas été formée par Jack Bauer, Jason Bourne et Ethan Hunt avant d’arriver là, puisqu’on ne sait pas d’où elle les sort. On sent aussi que le réalisateur a dû se contraindre au huis-clos, probablement pour des raisons de budget (entièrement passé en effets spéciaux de morts violentes) , et du coup les ressorts scénaristiques limitant le film à l’appartement sont un peu légers.

Everly est divertissant, rythmé, bourré d’action, et c’est déjà pas mal. Avec quelques trouvailles amusantes (la baballe du chien par exemple), c’est un film sans prétention qui réussit son contrat et ne cherche pas à péter plus haut que son cul. Porté par la toujours aussi belle Salma Hayek, il nous fait passer un moment agréable. Je ne suis pas aussi cruel que les critiques qui le descendent pas mal, sans doute à cause justement de son scénario creux ; mais bon je suis aussi plutôt bon public.