Self/less

selfless_poster_largeCe film de SF de Tarsem Singh développe une idée somme toute assez classique dans le monde de la SF mais non dénuée d’intérêt… Quand on est un vieil homme d’affaires mourant et très très riche, est-on prêt à payer une entreprise pour accélérer ce trépas et transférer notre conscience dans le corps vigoureux d’un jeune homme? Ce genre de technologie étant prohibée, cela vous obligerait à changer d’identité et à vivre une nouvelle vie. C’est le choix que fait Damian Hale qui passe ainsi du corps de Ben Kingsley à celui de Ryan Reynolds. Mais si le corps que l’on vous a vendu comme créé artificiellement et génétiquement développé pour vous convaincre s’avère être celui d’un homme qui a eu une vraie vie avant? Et si les médicaments censés vous permettre de vous adapter à ce nouveau corps ne servaient qu’à garder l’ancienne conscience de ce corps endormie pour éviter qu’elle ne se heurte à vous-même? Et si il y avait là-derrière toute une conspiration financée par les plus grosses fortunes de la planète, y compris vos anciens amis? Cette question intéressante est menée tambour battant sur un film qui s’attache davantage à l’action qu’au véritable fond du problème. Self/less pose de bonnes questions en y apportant des réponses assez simples, en particulier avec une fin un peu trop facile et morale.

On a donc un sympathique petit film de SF loin d’être mauvais comparé à la pléthore de trucs très moyens voir de daubes que le genre nous a amenés. Mais franchement on aurait aimé avoir plus. On est en pleine anticipation avec une question de fond absolument géniale. Cette idée de la numérisation de la conscience et de son transfert agite la sphère scientifique et pose de vraies questions éthiques, sociales, sur la base du fameux « Est-ce que l’on doit le faire du moment qu’on peut le faire? ». Alors oui on a là un divertissement agréable avec des acteurs qui s’en sortent bien. Mais au final le tout est assez convenu, les retournements de situation ne sont guère surprenants et on sent venir la fin à des kilomètres. C’est bien dommage pour un film dont le postulat de départ donnait beaucoup d’espoir.