Et hop j’ai eu l’occasion récemment de lire un tout bon comics, à mettre dans la catégorie « graphic novel », le dur et tordu Batman : The Dark Knight Returns. L’histoire se situe alors que Bruce Wayne a passé cinquante ans et a rangé son attirail de justicier au placard parce que trop vieux. Proche de la retraire, Gordon est le chef de la police de Gotham et tente de maintenir l’ordre. Mais les choses vont de mal en pis et un gang appelé les Mutants pousse le bouchon trop loin. Batman ressort de son terrier. Vieux, aigri, encore plus amer qu’auparavant, plus proche de la folie et de son côté obscur, ce vieux Batman sera confronté à plusieurs de ses anciens compagnons de jeu, Gordon bien sûr, mais aussi le Joker, Double Face, Superman ou Green Arrow par exemple. Une gamine reprendra le flambeau de Robin pour donner une part d’humanité et de fraîcheur à cette bande d’anciens coincés dans leurs habitudes. La police s’en mêle bien entendu, plus déterminée que jamais à ne pas laisser un justicier masqué faire régner sa propre loi au mépris des lois officielles. En parallèle, la situation géopolitique mondiale devient tendue, et un missile nucléaire est arrêté par Superman qui sera d’ailleurs convié par le gouvernement à stopper les exactions de Batman ; il n’en fallait pas plus pour déclencher un conflit entre deux des plus grands super-héros. Le tout sera dur, très dur, sombre, violent, gritty. Le Dark Knight porte très bien son surnom.
Avec un dessin tendu alternant noir/blanc et couleurs, Frank Miller signe une œuvre de grande qualité. Il va au plus profond du personnage de Batman, se l’appropriant pour le pousser dans ses derniers retranchements. Visuellement, on a affaire à quelque chose de vraiment puissant avec des scènes réellement épiques. Le scénario évolue sur une ligne étrange, alternant les moments de questionnements sur la morale, la place du héros, le pardon pour les criminels, la place des médias, le tout avec des énormes scènes de bastons allant parfois très loin. Batman en prend plein la gueule, mais il reste décidé à aller jusqu’au bout. Une œuvre solide, prenante… Une très bonne lecture. J’ai beaucoup apprécié.
Alors que
Dans
Comme l’indique son titre, la série Gotham se déroule dans l’univers de DC Comics, dans la célèbre ville du non moins célèbre justicier qui se prend pour une chauve-souris. Oui mais on s’y trouve bien des années avant ses activités, puisque l’événement déclencheur de la série est le meurtre de Thomas et Marta Wayne ; sauf qu’au lieu de l’ellipse temporelle nous renvoyant à Batman, on va vivre à cette époque. La série va suivre les pas du jeune James Gordon fraîchement arrivé, attitré à un coéquipier qui a de la bouteille et connaît la corruption locale. En parallèle, on va suivre les évolutions subtiles du monde de la pègre, avec des Falcone ou Cobblepot. On va retrouver les futurs Catwoman, Double Face, Pingouin, Poison Ivy et d’autres. L’histoire prend ici ses libertés avec les versions de DC Comics mais restitue une ambiance qui, à mon avis de lecteur pas ultra connaisseur, rend bien le Gotham-style. Luttes de pouvoirs, coups dans le dos, corruption à tous les étages, retournements de vestes, trahisons, mensonges, tous les éléments sont là. Et on se retrouve plongés dans une sorte de thriller, une série policière très sympathique dans une ambiance noire, et qui nous fait rencontrer dans leur jeunesse des personnages pour la plupart bien connus. Ce parti pris détonne dans l’alignée de films/séries de super-héros que l’on a ces temps, et tant mieux.