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The Divide

20125746La bombe explose. La grosse. Celle qui fait un champignon. Dans l’immeuble c’est la panique. On court, on se bouscule, on crie. Quelques personnes ont la bonne idée de se réfugier su sous-sol où ils découvrent un lieu aménagé par le bizarre Mickey, genre survivaliste taciturne. Cloitrés dans cette cave, ces gens vont très vite découvrir que survivre c’est bien, mais qu’il faut encore réussir à survivre ensemble. Très vite les tensions vont naître et les positions et rôles vont se constituer dans une ambiance glauque et oppressante. Surtout quand une équipe en combinaisons de protection ouvre la porte de l’extérieur, fusils d’assaut à la main et menaçante. Avec des personnalités aussi différentes et aussi marquées, dans un huis clos, avec des rations insuffisantes, une menace extérieure qui n’est pas claire, tout ce petit monde va petit-à-petit virer vers la folie. Violence et sang sont au programme d’un climax complètement barré. Avant un épilogue laissant la place libre à pas mal de questions sans réponses. Continuer la lecture de The Divide

Nightcrawler

nightcrawler-posterEn voilà une bien bonne ambiance. Lou est du genre à faire de petit boulots la nuit à Los Angeles, pas toujours dans la légalité, en cherchant un truc pour se faire embaucher régulièrement et de manière stable, un truc qui le fasse bien tripper. Oui mais voilà, Lou il est pas net. Un peu sociopathe sur les bords, pouvant succomber à des accès de colère spontanés, il n’est pas vraiment une image de stabilité. C’est sur les lieux d’un accident de la route qu’il va découvrir sa vocation en rencontrant une équipe de cameraman filmant les faits divers de la vie nocturne et revendant ces images aux médias. S’ensuivra une concurrence féroce avec cette équipe, dans une course au sensationnalisme. Lou se révèlera évidemment prêt à tout, à de terribles bassesses, et à des extrémités peu humanistes, pour arriver à ses fins. Le tout dans une ambiance sombre, lugubre, glauque et poisseuse.

Le film repose énormément sur les épaules de Jake Gyllenhall. Amaigri, émacié, pâle, les yeux exorbités ne clignant presque jamais, il promène son air fantomaique dans le film, donnant une prestance incroyable à ce personnage bien barré. Superbe prestation, dans le cadre de laquelle il rend un personnage vraiment flippant et malsain. L’autre gros élément du film est cette ambiance des faits divers du Los Angeles by night.Pas de glamour, pas de paillettes, on est ici dans le sordide, dans le petit événement sale. Le tout dans un éclairage fugace qui pose parfaitement le truc. La réalisation de Dan Gilroy (auteur de Real Steel) est vraiment impressionante, posant calmement le sordide et le malsain inhérents au thème. C’est impressionnant de voir comment le fond et la forme se rejoignent ici. Le film est globalement lent, posé, avec de grands plans qui nous montrent la ville ; et il y a ces soudains resserrements avec accélérations quand l’action prend le dessus. Le tout est tendu prenant, accrocheur. Et soutenu par une bande originale de qualité, elle aussi parfaitement adaptée.
Alors oui ce Nightcrawler est une très bonne réussite, un vrai bon morceau de cinéma qui claque.

On pourra regretter que le distributeur francophone ait souhaité traduire le titre par un autre titre… en anglais mais qui perd du sens (Night Call) ; d’où vient cette idée à la con?

Everly

Everly_posterJ’étais tombé il y a peu sur la bande-annonce de ce film sorti directement en ligne sans passer par la case cinéma, et son ton et l’action présentée me plaisaient. Alors hop ni une ni deux j’ai lancé Everly l’autre soir et ce fut un très bon divertissement. Bon, soyons clairs, on ne va pas chercher midi à quatorze heures, c’est un film d’action au scénario ultra-basique, avec un huis-clos justifié par un budget limité, avec des incohérences et des moments vraiment trop gros pour être crédibles, mais qu’est-ce que ça défoule… Everly est une mère de famille sans le sou forcée à bosser comme prostituée pour un grand ponte de la maffia japonaise. Pour en sortir, elle accepte de bosser comme indic pour un flic voulant faire tomber le criminel en question. Mais tout va mal tourner quand le yakuza sadique découvre qu’elle a retourné sa veste. Everly ne va pas se laisser faire et va massacrer violemment les vagues d’agresseurs qui vont débarquer dans sa piaule, afin de sauver sa fille et sa mère menacées. Contrainte à ne pas quitter l’appart où elle officie, elle va profiter des armes récupérées sur ses adversaires dans une escalade de violence parfois très crue.

Même si le réalisateur Joe Lynch n’a pas « encore » le talent de son illustre aîné, on sent un fort goût tarantinesque dans ce film. Une femme forte et une bonne dose de violence crue parfois bien exagérée. Oui, la violence est omniprésente dans ce film de pure action. Et certaines morts sont même assez gore. Le sang gicle et les entrailles se répandent. Le tout avec un rythme soutenu. Le film commence tout de suite très fort, plongeant le spectateur en plein dedans. Un petit coup de mou vers le milieu donne un chouilla de profondeur à l’héroïne mais en dehors de cela c’est action sur action, de la baston à tous les étages, avec une progression. Comme un jeu vidéo où de nouveaux adversaires arrivent dont il faut trouver les faiblesses. Alors oui il y a de gros bouts de fil blanc dans le scénario, à commencer par les talents martiaux réellement surprenants de cette prostituée ; à se demander si elle n’a pas été formée par Jack Bauer, Jason Bourne et Ethan Hunt avant d’arriver là, puisqu’on ne sait pas d’où elle les sort. On sent aussi que le réalisateur a dû se contraindre au huis-clos, probablement pour des raisons de budget (entièrement passé en effets spéciaux de morts violentes) , et du coup les ressorts scénaristiques limitant le film à l’appartement sont un peu légers.

Everly est divertissant, rythmé, bourré d’action, et c’est déjà pas mal. Avec quelques trouvailles amusantes (la baballe du chien par exemple), c’est un film sans prétention qui réussit son contrat et ne cherche pas à péter plus haut que son cul. Porté par la toujours aussi belle Salma Hayek, il nous fait passer un moment agréable. Je ne suis pas aussi cruel que les critiques qui le descendent pas mal, sans doute à cause justement de son scénario creux ; mais bon je suis aussi plutôt bon public.

Penny Dreadful – saison 02

Penny-Dreadful-Season-2-Poster-775x1088Après une première saison qui avait placé la barre très haut, Penny Dreadful avait beaucoup de pression pour l’épreuve de la saison 2. On retrouve donc avec plaisir cette Angleterre victorienne et fantasmée magnifiquement bien rendue avec cette ambiance qui fait tout le charme de la série. Costumes, décors, accessoires, attitudes, tout y est pour bien poser le cadre qui servira aux aventures de Vanessa Ives et consorts. Dans la première saison, ce groupe luttait contre un maléfique vampire ayant enlevé Mina, et le final s’avérait très dur. On pouvait envisager la troupe chercher à lutter de ci de là contre divers phénomènes louches/paranormaux, mais il n’en est rien. Cette fois le mal est encore plus insidieusement larvé au sein des personnages principaux puisque l’intrigue va tourner autour de Vanessa et de son terrible passé. Le groupe va se dissoudre quelque peu, puis se ressouder dans une quête très dure les amenant au plus profond de leurs craintes et de leurs pires cauchemars. Chacun sera confronté à ce qu’il redoute le plus, en général lui-même, sa personnalité intérieure qu’il aurait souhaité garder cachée. La part d’ombre des divers personnages va venir hanter le devant de la scène. Continuer la lecture de Penny Dreadful – saison 02