Les compagnies aériennes piquent leur grosse colère

L’autre jour, je buvais tranquillement un soda quelconque devant mon écran en passant mes flux RSS en revue quand soudainement j’ai failli m’étouffer et cracher sur mon écran, toussant comme un fou. En gros, des compagnies aériennes gueulent pour avoir à payer une taxe carbone!!! L’article en question est celui du Huffington Post, mais on trouve trace de ceci ailleurs bien entendu (par ex Le Monde, Le Nouvel Obs, ou FranceTVinfo). Eh oui, ces très gros pollueurs refuseraient de participer à l’effort généralisé qui est fait, non pas pour moins polluer, mais au moins pour appliquer le principe du pollueur-payeur ; ce principe est censé amener des sous dans des caisses servant ensuite à des projets d’aide au développement durable. Bien entendu, on est ici sur le biais que j’ai déjà évoqué dans le principe du pollueur-payeur, à savoir cette espèce de liberté de polluer accordée aux riches qui peuvent se l’offrir. Et surtout le fait que l’on ne limite pas la pollution, on ne fait que faire payer ceux qui polluent ; en espérant que cela les incite à moins polluer.

Mais là c’est le bouquet. Tout le monde sait que les compagnies aériennes polluent beaucoup. Un voyage en avion est une catastrophe du point de vue écologique. L’empreinte carbone du moindre trajet aérien est imposante. je ne dis pas que je ne prends jamais l’avion, mais j’essaye de limiter cette activité au maximum et de la remplacer, dès que possible, par le train. Oui mais voilà, le train c’est souvent plus long (encore que, avec les attentes pour le check-in à l’aéroport, les trajets de et vers l’aéroport, etc., ce ne soit pas toujours vrai). Et surtout l’avion est de plus en plus souvent moins cher. Sur des destinations courtes, si on s’y prend un tout petit peu à l’avance, l’avion n’est pas cher. Du coup, en toute logique, entre le meilleur marché et le trajet moins long, les gens ont vite fait de choisir. Cela sous-entend que les frais liés à la pollution ne sont pas du tout pris en compte.

Donc nos chères compagnies aériennes craignent pour l’avenir et leur santé économique en cas d’application de cette taxe carbone. Bien évidemment, cette taxe se répercuterait sur le prix des billets. Et bien tant mieux. Avec des billets plus chers, les gens y réfléchiraient à deux fois avant de prendre l’avion. Si en plus cette manne est mise à disposition des transports en commun moins polluants, type train, avec pour conséquence d’améliorer leur offre et/ou d’en diminuer le prix des billets, c’est réellement tout bénéf. Certes, les compagnies auraient moins de clients, donc moins de vols, donc moins de rentrées. Mais il y a toujours un moment où il faut se poser la question des priorités et assumer un peu ce que l’on fait. Devenir responsable. On pousse les gens à voyager en avion avec des prix compétitifs? Et bien on assume la pollution qui en découle et on paye, point. le bien commun ne doit pas se soumettre au bien individuel.

On me rétorquera que moins de vols c’est moins d’emploi et donc chômage. Ou que moins d’avions commandés, c’est des emplois qui giclent. Et bien si les Etats s’emploient avec cette taxe à soutenir d’autres formes d’énergie/transports, ce sont de nouveaux emplois qui se créeront pour remplacer ceux perdus. Les sirènes du « attention au chômage » (fort performantes comme je le disais il y a peu) seraient ici trompeuses. Il faut simplement prendre garde à ce que l’on veut.On notera bien entendu que de grands pays comme la Chine, les Etats-Unis ou la Russie s’opposent à cette taxe et font peser des menaces économiques sur l’Europe ; de beaux exemples de pays qui, on le sait, ont toujours bien défendu l’environnement. Pour le moment, la réponse de l’Europe est le maintien de la taxe, une bonne chose ; mais pour combien de temps?

C’est donc quand même un bon gros foutage de gueule que les compagnies aériennes viennent ainsi faire leurs caliméros pour une taxe qui est complètement fondée. on ne va quand même pas avoir pitié d’eux…

 

Crédit photo : Avión arcilla 1, par AirEuropa, sur Flickr, licence CC

Une réflexion sur « Les compagnies aériennes piquent leur grosse colère »

  1. Je suis Alias, fils d’employés (pluriel!) Swissair et, du coup, ayant massivement profité des avantages maison (c’était il y a longtemps, il y a prescription), et j’approuve totalement ce message!

    Ce développement est cela dit très intéressant et potentiellement massivement contre-productif pour les compagnie en question, parce qu’elles montrent clairement leur lobbying massif et la situation de chantage dans laquelle elles placent les nations.

    Il ne reste plus qu’à espérer que des responsables politiques reprennent en amplifient la protestation des milieux écologistes et fassent suffisamment de bruit pour le rappeler à cette bande de charognards.

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