La stratégie Ender

5167NcSpvtL__SX310_BO1,204,203,200_Et hop, un retard de rattrapé sur un classique de la SF. Ce bouquin de Orson Scott Card est sorti en 1985 et a été bien mis en lumière par le film sorti il y a 2 ans (que je mets de suite dans ma « to watch list »). On est ici dans un futur lointain mais indéterminé La Terre est surpeuplée, on limite les naissances, et la seule chose qui empêche les différentes nations de se sauteur à la gorge, c’est la menace des Doryphores, une espèce extraterrestre que l’on a déjà réussie à maintenir éloignée lors de guerres précédentes. Mais leur prochaine invasion est semble-t-il proche. Et malgré les progrès technologies de l’Humanité, les Doryphores sont bien partis pour exploser complètement notre espèce par leur énorme avantage surnuméraire. On cherche alors sur Terre les enfants les plus intelligents pour les former au plus vite au combat et à la direction de troupes armées afin de débusquer le stratège ultime qui permettrait une victoire de l’Humanité sur les Doryphores. C’est dans ce contexte que le jeune Ender Wiggin est envoyé à l’Ecole de guerre, porteur de nombreux espoirs. Avec son arrivée se met en place un plan sans éthique ni morale dont le seul but est de faire ressortir toutes les capacités d’Ender pour mettre un terme définitif à la menace extra-terrestre.

Le livre suit l’évolution d’Ender là-dedans, un enfant aux réflexions d’adulte, un enfant qui peut humilier la plupart des adultes avec son intelligence et sa capacité de raisonnement hors pair, avec sa rapidité d’esprit hors du commun. Il voit très vite que tout cela va plus loin que ce que l’on veut lui faire croire, qu’il est mis dans des situations différentes des autres. Mais il va suivre le programme, s’attaquer aux jeux et simulation de guerre qu’on lui propose. Et en parallèle on suit des discussions entre dirigeants de l’école pour percevoir certains tenants et aboutissants du plan. La fin arrive avec un twist très intéressant et le livre se finit sur un épilogue poignant.

On est ici dans une très bonne SF. Le cadre hautement technologique est parfaitement utilisé, mais jamais présenté comme un faire-valoir. Il est là pour servir l’histoire, et on plonge dedans sans une alignée de concepts qui alourdiraient la lecture. Le texte va à l’essentiel, suit le héros au gré de ses pérégrinations et présente de manière simple et accessible les éléments de l’univers nécessaires. Ni plus, ni moins. Du coup le livre se lit facilement, rapidement. L’histoire est prenante, on a vraiment envie de voir comment Ender va se sortir de ces emmerdes et comment il va se débarrasser des Doryphores (parce que quand même il ne faut pas déconner on se doute bien qu’il va y arriver).

Mais au-delà de cette aventure passionnante, les thèmes qui sont traités sont vraiment bien amenés aussi. On y trouve pas mal d’éléments sur la manipulation, des personnes comme des masses, que cela soit avec Ender ou avec sa sœur et son frère. Et de là de nombreuses questions éthiques se posent sur la fin justifiant ou pas les moyens, sur les limites que l’on peut ou pas se fixer, sur l’enfance et ce qui la définit aussi (car Ender n’est finalement un enfant que de corps, son intelligence étant plus qu’adulte). On a aussi la question de la communication, de la compréhension de l’autre, mais aussi de la volonté ou non de comprendre l’autre, avec tout ce qui peut tourner autour des à priori. L’épilogue complètement centré là-dessus est poignant et pose beaucoup de questions sur les guerres et conflits actuels finalement. Comme souvent, la SF est utilisée pour poser des questions d’actualité (même si le livre a 30 ans). Un très bon moment de lecture donc…

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