Valerian et la cité des mille planètes

Dans ma lancée des adaptations SF récentes (après donc Ghost in the Shell), je me suis mis devant le film Valerian de Luc Besson. Et… comment dire? Autant Ghost in the Shell m’a laissé un bon souvenir et tient plutôt bien la route (sans être au niveau de original), autant celui-ci est carrément pas bon.

On a donc Valerian et Laureline, agents du gouvernement de l’alliance des humains et peuple alliés, qui se baladent de planète en planète pour effectuer des missions abracadabrantesques et pas toujours très compréhensibles. Ils sont jeunes, beaux, athlétiques, doués en à peu près tout (sauf en jeu d’acteurs), et fortement attirés l’un par l’autre évidemment. Et là paf ils se retrouvent pris au milieu d’un grand complot organisé par un méchant qui est dans le camp des gentils mais en fait non et surtout on le voit venir gros comme une maison, le tout au milieu d’une sorte de mega-station spatiale faisant cohabiter quelques milliers d’espèces différentes.

Bon alors les BDs Valerian, j’ai pas tout lu et je ne suis pas un spécialiste, mais j’en ai quand même eu ma dose et j’avais bien aimé, j’en garde de très bons souvenirs. Et ces souvenirs, ce que j’en ai gardé, ne colle pas avec l’ambiance du film ; mais genre pas du tout. Mais bon, on pourrait se dire que les albums sont assez anciens, qu’il fallait renouveler le truc pour plaire à un public actuel, mettre au goût du jour, ça je veux bien. Mais perso le lien avec la BD me semble super ténu. Même si ce n’est pas l’avis des créateurs qui semblent avoir apprécié le film.

Au-delà de cela, on a un scénario boiteux comme un manchot avec une jambe de bois, qui tient sur une demi-feuille de PQ en accumulant les clichés. On a des acteurs navrants dans les rôles principaux incapables de rendre quoi que ce soit d’un peu subtil ; je ne m’attendais pas à grand chose de Cara Delevingne (Suicide Squad) mais Dane DeHaan (Chronicle, The Amazing Spider Man) m’avait laissé une meilleure impression dans A Cure for Wellness. C’est quand même triste quand on a envie de baffer les héros d’un film dans la plupart des scènes, parce qu’en plus de la mauvaise interprétation ils ont des réactions et des attitudes franchement pas terribles. Les seules prestations qui m’ont fait tilt sont des rôles secondaires, avec un Ethan Hawke bien halluciné, un Alain Chabat avec déjà sa barbe de futur Santa Claus, ou une Rihanna dans un numéro de danse qui en jette. Même Clive Owen (Les Fils de l’Homme, Shoot’Em Up,…) m’a ennuyé (il faut dire qu’il a hérité d’un rôle particulièrement convenu).

Le seul truc à sauver dans ce film, ce sont ses visuels. Franchement il en jette et certaines scènes sont carrément grandioses. La surabondance d’effets spéciaux numérique colle à cette folle agglutination de créatures disparates et d’environnements variés. En fait on dirait que le scénario n’a été écrit que pour mettre ces images en évidence sans donner de fond au truc. Parce que oui la scène du grand marché virtuel, celle de la poursuite en cassant des murs, qui claquent bien, justifient à elles seules un budget bien lourd. On s’amusera au passage à reconnaître dans certaines créatures des recyclages de Besson. Mais bon, de belles images, en particulier créées uniquement sur ordinateur, ne suffisent pas à faire un bon film. Et on en a la preuve ici. Quelques scènes d’action épiques, de belles trouvailles de design (avec en plus une polémique qui me semble assez justifiée)., et c’est un peu tout.

Un film tout-à-fait évitable donc. Regardez juste la bande-annonce, vous aurez les meilleures images et vous serez tranquilles ensuite.

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