Da 5 Bloods

De nos jours, quatre vétérans afro-américains de la guerre du Vietnam décident d’y retourner pour ramener les ossements de leur cinquième camarade tombé sur place, mais aussi pour récupérer un trésor qu’ils avaient à l’époque enterré sur place. On va suivre l’expédition de ces vieux baroudeurs dans la jungle locale, avec l’évolution de leurs relations, le tout sur forte dose de problèmes de racisme et d’intégration/exclusion. En parallèle on aura des flashbacks sur ce que les cinq gars ont vécu pendant la guerre, sur l’évolution de la question du racisme pendant toutes ces décennies, et une bonne dose d’action car le périple de nos héros ne sera pas de tout repos.

On est dans un film de Spike Lee (Malcolm X, Summer of Sam, Blackkklansman,…), ce qui veut tout de suite dire « film engagé ». Oui il y a de la dénonciation, oui on réclame et on manifeste. La sortie de ce film sur Netflix dans le courant actuel avec le slogan Black Lives Matter a quelque chose de très fort. Et même s’il y a beaucoup d’action et que l’on suit une expédition dans la jungle, il est impossible de passer à côté de ce thème de fonds du film puisque tout y est lié. On trouvera d’autres thèmes, comme celui des relations filiales ou du rapport à l’argent, de l’amitié aussi. Mais le racisme et la place des afro-américains dans une société qui s’est construite en les exploitant sont des éléments prépondérants. Cela n’empêche en rien le film d’être divertissant aussi, en plus.

Notre groupe de vétérans est composé d’un très bon quatuor d’acteurs qui se donnent à fond pour poser des personnages marqués par une vie difficile, souffrant tous (à des degrés divers) des effets de la guerre et des horreurs qu’ils ont du commettre. On y retrouve Clarke Peters (The Wire, Person of Interest,…), Isiah Whitlock Jr (The Wire,…), Norm Lewis, et surtout Delroy Lindo (Malcolm X, 6′ secondes chrono, The One, …) qui livre une prestation très habitée et dense, prenante. Le cinquième « blood » diffère selon les époques, étant une fois sous les traits du charismatique Chadwick Boseman (Black Panther,…) et une autre fois sous ceux de Jonathan Majors. Le casting comprend encore Veronica Ngo (Bright), Johnny Tri Nguyen, Mélanie Thierry, Jean Reno (Le Grand Bleu, L’Opération Corned Beef, Les Visiteurs, Léon, Godzilla, Les Rivières pourpres,…), Paul Walter Hauser (Blackkklansman,…) ou Pääkkönen (Blackkklansman,…). Des personnages sympas, même si parfois un peu clichés, mais qui servent très bien l’histoire et bien interprétés. On appréciera l’aspect international du casting aussi.

J’ai vraiment bien apprécié ce film. Et franchement ses 2h30 ne m’ont pas parues longues du tout. Le rythme est très bien équilibré entre les moments d’action qui vont crescdendo jusqu’à un climax brutal et sanglant, et d’un autre côté des scènes plus intimistes de relations entre les personnages ou de réflexions sociales. Le final ancre le film dans l’actualité et la modernité de manière très forte. J’ai aussi beaucoup aimé la bande-son avec de vraies pépites groovy. Il y a de très jolis plans. Et puis cette méthode de faire revivre les flashbacks en y casant les personnages âgés, avec la technique de changer le cadrage et les couleurs pour avoir un rendu de la période visée, ça passe très bien. Franchement c’est un très bon film qui vaut la peine.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.