Encore un article qui me fait pousser un coup de gueule. Privatiser l’eau!!!
La prochaine étape c’est quoi? Faire payer pour l’air que l’on respire et le pour le sol sur lequel on marche? Nan mais faut pas déconner non plus… Ca fait longtemps que ce sujet m’énerve déjà, et de relire ça ce matin me relance. Il y a un minimum de produits naturels auxquels l’homme doit pouvoir accéder gratuitement selon ses envies et ses besoins, merde!!!
Les prochaines guerres seront déclarées pour le contrôle de l’eau. La prophétie, tant annoncée, tarde à se réaliser. Dans l’Histoire, les Etats ont davantage collaboré que guerroyé pour partager les lacs, fleuves et rivières les séparant. La guerre de l’eau est ailleurs, bien plus meurtrière et silencieuse. 1,4milliard d’êtres humains en sont victimes tous les jours. Toutes celles et ceux qui n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde. Il faut encore ajouter les 6000 décès quotidiens de diarrhées liées à l’absence de système d’assainissement.
Les multiples sommets de chefs d’Etat n’y ont rien changé. Las, l’ONU a fixé un énième objectif –réduction de moitié des exclus de l’eau d’ici à 2015– pour en laisser la réalisation à «l’industrie de l’environnement». Les Suez-Lyonnaise des Eaux, Veolia (ex-Vivendi) et cie construisent un empire.
Ainsi va le monde. Tout y est marchandise. Pourquoi l’eau ferait-elle exception? Pour autant que l’on sache embouteiller ou mettre en tuyaux, les profits potentiels sont mirobolants.
Là où l’eau courante est confiée au privé, les factures gonflent. Combien de temps la gestion publique helvétique résistera-t-elle aux pressions?
Mais la ruée vers l’eau ouvre paradoxalement des opportunités. Le liquide ne ressemble en rien au réseau postal, ni au marché des télécommunications, ni même à celui de l’électricité. Les peuples ne peuvent se laisser déposséder d’un bien aussi indispensable à leur survie.
Pas étonnant que les rares victoires altermondialistes aient été gagnées sur ce front. Il y a presque cinq ans, les habitants de Cochabamba, en Bolivie, avaient alors repris leur eau des mains de la multinationale Bechtel. Un an plus tard, une poignée de citoyens neuchâtelois empêchaient Nestlé de mettre en bouteille la source de Bevaix. Aujourd’hui, c’est au tour d’El Alto, banlieue miséreuse de La Paz, de se rebeller. Du Ghana aux Philippines, les résistances contre les marchands d’eau fleurissent.
Pour que Cochabamba et Bevaix soient davantage que des îlots au milieu d’un océan, 2000 délégués ont rendez-vous cette semaine à Genève pour le deuxième Forum alternatif mondial de l’eau (FAME). Un mini Porto Alegre.
Ils traceront la voie pour une convention faisant de l’eau potable un droit humain inaliénable. Proposeront des mécanismes de financement pour étendre les réseaux d’eau courante. Tenteront aussi de «réinventer» le secteur public, qui, de par ses défaillances, a trop souvent fait le lit des privatisations. L’heure de la reconquête.