Comment l’UDC m’a salopé mon 1er août…

Le 1er août, fête nationale suisse, moment en général de fête et de bonne humeur. Le jour où l’on célèbre l’union de gens différents pour résister aux plus grands. Où l’on revient sur tous ces siècles d’union mais aussi d’accueil. La terre helvétique a toujours été un refuge, un havre de paix. Au cours des années y sont venus de nombreuses personnes de l’étranger afin de donner dynamisme et forces de travail à notre pays ; après tout, sans tous ces gens, que serait la Suisse maintenant? bref, la Suisse c’est l’image même de la tolérance et de l’ouverture, un pays qui s’est construit par l’union de cantons différents, aux langues et religions différentes. Voilà le symbole que le 1er août véhicule…
Cette année, l’UDC a réussi à me foutre en l’air les aspects sympas de cette journée. Et en deux fois…

Il y a eu en premier lieu cet article de journal de l’autre jour expliquant que le 1er aout était le jour choisi par l’UDC pour lancer leur campagne contre l’initiative populaire « Vivre et voter ici » sur laquelle le peuple vaudois aura à se prononcer le 5 septembre prochain (je reviendrai sur ces votations dans un prochain billet). C’est donc avec une attitude toujours aussi scandaleusement hautaine et insultante que ce parti a annoncé vouloir lutter contre l’initiative, avec des propos haineux qui prétendent trouver racine dans la tradition helvétique que l’on célèbre le 1er aout. Et bien eux et moi nous n’avons pas la même conception de ce qu’est la Suisse et de ses valeurs. D’après le président de l’UDC Vaud, un «oui» serait «un premier pas vers la destruction des valeurs de la Suisse»… Et bien! Pour moi, les valeurs d’ouverture sont essentielles, c’est ça la Suisse. Accueillir es autres et leur permettre de s’exprimer dans notre pays.

Dans le même ordre d’idée, l’UDC choisit le week-end du 1er aout pour faire parvenir aux électeurs de Suisse un dépliant tout aussi scandaleux pour faire la promotion de sa nouvelle initiative aux forts relents xénophobes. Tout de suite, le cadre est posé et on y rend les étrangers responsables de tous les maux : chômage, crise du logements, problèmes des transports, criminalité, coûts de l’aide sociale, abus divers, on va presque jusqu’à leur attribuer le mois de juillet pourri dont nous sortons. Du coup, en toute logique et avec sa manière de répondre sans réfléchir et sans amener de solution valable, l’UDC propose tout simplement de restreindre l’immigration annuelle en Suisse au mépris le plus total du droit international et de nos valeurs traditionnelles d’accueil et de solidarité (rappelons en passant que l’UDC rêve de se passer de ce droit international qui bride tant leur envie de se couper du reste du monde et que la Suisse puisse faire cavalier seul et agir dans son coin). Cette initiative est ridicule en soi, on ne peut imaginer résoudre ainsi nos problèmes. Et je vous recommande bien entendu de n’absolurent pas la signer… Par contre si vous renvoyez le bulletin vierge pré-affranchi, les frais de poste seront à la charge de l’UDC. Ne vous gênez pas ; le papier est déjà imprimé, ce n’est même pas du gaspillage.

Comme chaque année depuis un moment déjà, je m’apprête à aller fêter le 1er août en famille dans ma commune. Parce que c’est une fête agréable. Parce que je suis fier d’être suisse, fier de correspondre aux valeurs qui sont pour moi l’essence de notre pays, et de les défendre. La Suisse n’est pas ce petit coin de terre fermé derrière ses barricades que l’UDC veut vous montrer. Voir ces propos scandaleux justifiés par notre fête nationale est pour moi une injure à la Suisse. Ils ne peuvent pas utiliser un tel symbole pour aller à l’encontre de ce qui fait notre pays. Ou alors eux et moi n’habitons pas le même pays…

2 réflexions sur « Comment l’UDC m’a salopé mon 1er août… »

  1. J’ai beaucoup de mal avec la patriotisme, principalement parce que des zozos comme l’UDC montrent à quel point il est facile de faire l’amalgame entre patriotisme (l’amour pour son pays), le nationalisme (la croyance que son pays est meilleur que tout les autres) et la xénophobie (la peur des étrangers).

    Je ne suis pas fier d’être Suisse, principalement parce que je ne l’ai pas plus choisi que d’être blanc et mâle. Certains aspects de la Suisse me réjouissent, ce sont rarement ceux que défendent l’UDC.

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