Que voilà un petit film de SF/action sans prétention mais plutôt sympa et bien foutu. In time (ou Time Out en VF) nous place dans un futur où la monnaie d’échange est devenue le temps. L’être humain est génétiquement programmé pour vieillir normalement jusqu’à 25 puis à rester bloqué là avec une année à vivre avant de s’éteindre, paf d’un coup comme si les batteries étaient à plat. Dès lors, le tempos c’est de l’argent et tout devient une question de durée. Vous travaillez? Hop on vous rajoute quelques jours au compteur. Vous achetez à manger? Hop on vous retire des minutes (ou des heures selon la qualité du repas). Etc. Tous les échanges passent par là, via un contact avec des appareils adaptés ou directement charnel pour les échanges entre personnes. Le concept est intéressant, et reproduit très bien les mêmes inégalités qui se construisent aujourd’hui avec l’argent. Il y a ceux qui ont quelques siècles au compteur (toujours avec l’apparence de leurs 25 ans) et dont le décompte sur l’avant-bras semble interminable ; et il y a ceux qui gagnent péniblement chaque jour de quoi vivre le lendemain. Il y a ceux qui ont appris à courir pour tout faire dans l’urgence et ceux pour qui se presser n’est pas naturel car ils ont le temps de faire ce qu’ils veulent. Il y a ceux qui subissent un cours aléatoire des prix des marchandises de première nécessité et ceux qui de toute manière obtiennent ce qu’ils veulent dans leurs zones sécurisées accessibles à ceux seulement qui gagnent assez. Et là au milieu on retrouve les Timekeepers, des sortes de flics qui étudient les flux suspects de temps et les échanges hors normes, comme nos polices financières qui suivent l’argent ; ils suivent le temps. Bref, un contexte sympa, novateur, agréable.
Là au milieu, on va suivre les pas de Will Salace, un jeune homme qui va hériter suite à un petit imbroglio, d’un sacré paquet d’années, et qui va donc décider de voir plus loin, de se rendre dans les zones riches, à la rencontre d’une société qu’il ne connaît pas. Il y rencontrera Sylvia, fille d’un des grands magnats aux nombreux siècles, avec qui il va partir en vrille. Pourchassés par un Timekeeper têtu, nos deux tourtereaux vont se la jouer Robins des Bois modernes et mettre un boxon pas possible dans cette société si bien organisée.
Sur un fond intéressant, le film se révèle très classique puisque l’essentiel de l’action peut être exploité sur n’importe quel thème finalement. En fait, le gros plus du film, les histoires de temps ayant remplacé l’argent, tout cela figure plus dans le background, les éléments de la vie de tous les jours, dans la construction du monde, plus que dans l’action du film où cela devient une sorte de MacGuffin. C’est un peu dommage, on aurait pu en tirer bien plus. Mais là on serait renté dans un truc bien plus profond et nettement moins du style d’un blockbuster moyen.
Parce que finalement In Time s’avère surtout être un film d’action/SF. De loin pas un mauvais, même s’il n’est pas inoubliable. cascades, courses-,poursuites, fusillades, amourette, tout y est. Les effets spéciaux sont au taquet. La musique soutient bien le tout. Les décors et les designs des divers éléments sont très bien foutus. On est dans un futur tout-à-fait solide et qui n’est pas si éloigné que ça de notre monde (2070 ce n’est pas si loin finalement). Le spectateur est ainsi très facilement plongé dans cet univers et on s’attachera donc à suivre les aventures de nos compères en ayant forcément très vite une assez bonne idée de la manière dont tout cela va se terminer. Le tout est globalement bien fout et efficace. Avec en plus des acteurs qui s’en sortent bien. Je confirme mon impression que Justin Timberlake devrait arrêter la musique et se concentrer davantage sur le cinéma ; et j’aime toujours bien Cillian Murphy qui a un sacré charisme. Amanda Seyfried s’en sort bien aussi. Et on retrouve avec plaisir le Léonard de The Big Bang Theory.
Un film sympa qui permet de passer un bon moment, mais qui aurait mérité que l’on exploite nettement mieux ses bonnes idées de base. De l’action/SF bien foutue, mais qui n’est pas dans les indispensables pour autant.