- Auteur : Cedric Lefebvre
- Illustrateur : Vincent Dutrait
- Edité par : Ludonaute
- Distribué par : Blackrock Games
- Age conseillé : 12+
- Nbr de joueurs : 2 – 4
- Durée estimée : 60’
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L’avis de Fred :
Voilà un jeu qui faisait pas mal parler de lui et qui avait l’air pas mal du tout, du genre avec pas mal de réflexion dedans. Quand l’occasion s’est présentée de le tester, on ne s’est pas gênés.
Ici il s’agit d’envoyer des colons peupler des planètes au-travers de portails téléporteurs. Mais cela nécessite de faire venir sur notre station des colons depuis la Terre, et de travailler avec nos ingénieurs au développement de technologies pour optimiser ce déploiement. A chaque tour, on va pouvoir déplacer un de nos ingénieurs dans l’une des salles de la station centrale. Chaque joueur pourra effectuer l’action de cette salle, autant de fois qu’il a d’ingénieurs dans la salle. Les actions permettent par exemple de construire de nouveaux modules à notre station spatiale, d’y amener des colons de la Terre, de déplacer des colons dans notre station entre des modules, d’améliorer nos ingénieurs (pour qu’ils comptent comme deux), de construire des robots (pour faire plus d’actions), de recruter des ingénieurs, etc. Sur notre station, quand un portail est rempli de colons, il les envoie tous vers la planète qui lui correspond (une des deux planètes visibles).
Quand on pose des colons sur une planète, il faut bien penser à la manière dont on marque des points sur celle-ci. Chacune a ses spécificités, parfois il faut faire une chaîne de colons, parfois il faut avoir la majorité dans certaines zones, etc. Une fois une planète remplie, on décompte les points de ceux qui y ont envoyé des colons, et les joueurs peuvent ainsi progresser sur l’échelle d’influence du sénat, tandis que l’on met une nouvelle planète en jeu. Une fois un certain nombre de planètes colonisées, la partie s’arrête. On décompte encore certains derniers points (dont du négatif pour les modules de notre station ayant des passages reliés à rien.)
Il s’agit là d’un jeu très mécanique, très réfléchi, de réflexion, sans hasard. On augmente son moteur de production de points, on développe et on optimise sa base pour effectuer un max d’actions dans les meilleurs conditions. Bref, c’est du jeu de neurones. Et si le thème de la conquête spatiale a son fond épique et grandiose, le jeu se révèle finalement froid et très calculatoire, ne rendant pas cette sensation de peuplement en grand dans l’espace. S’il dispose de pas mal de bonnes idées prises séparément, je trouve qu’au final la sauce ne prend pas tant que ça. Le jeu reste trop froid pour moi.
L’avis de Jon :
Je reste également plutôt mitigé après avoir testé Space Gate Odyssey. J’ai bien apprécié le matériel, notamment les “exosquelettes” que l’on peut rajouter sur les meeples. Le contexte de colonisation spatiale est prenant et bon nombre de mécaniques sont bien trouvées et semblent équilibrées mais c’est justement à la fois le point fort et le défaut du jeu. Il y a tellement de mécaniques différentes à gérer en parallèle (les mécanismes de scoring des points de chacune des planètes, l’organisation des modules de la base, le placement de ses ingénieurs, de ses colons…) et tout ça sans compter qu’il faut toujours avoir un œil sur ce que font les adversaires, que, à moins d’avoir un syndrome d’Asperger bien tassé, le jeu en devient trop difficile à gérer. Et c’est dommage parce que l’on sent que les mécaniques ont été finement travaillées. Je laisse volontiers Space Gate Odyssey aux amateurs de gros jeux de réflexion, je suis sûr qu’ils ne seront pas déçus de ce voyage intersidéral. Pour ma part je vais plutôt m’orienter sur du plus léger pour refroidir les neurones en surchauffe.
L’avis de Laura :
L’ambiance forte est plus celle de la gestion d’une station spatiale complexe que celle de la découverte/colonisation de l’espace qui est laissée au rang d’une action de plus à faire (alors que c’est censé être le but). Cette contradiction a un goût de frustration car l’aspect le plus captivant d’un univers spatial (un monde inconnu à découvrir/visiter avec des technologies de folies) n’est pas rendu vivant par le jeu. Cela mis à part, les mécaniques sont intéressantes et le tout bien construit. Un très chouette jeu pour les amateurs de gestion, moins pour les amateurs du thème, mais à tester pour vous faire votre propre idée !