Dieu existe. Il vit sur Terre, à Bruxelles. Il est aigri, irascible, emmerdeur, et insupportablement hautain avec sa femme et sa fille adolescente. Surtout depuis que son fils a crû bon de s’en aller prêcher l’amour universel. Alors oui sa fille en a marre ; elle sabote l’ordinateur de son père avec lequel il créer des lois d’emmerdement maximum, s’enfuit de l’appartement familial et se met à la recherche de ses 6 disciples (ce qui fera un total de 18, c’est plus sympa que 12) pour écrire un tout nouveau Testament.
Je me souviens de ce pitch complètement barré et de la ban de-annonce qui m’avait pas mal plu. Mais bon je n’avais pas eu l’occasion de le voir à l’époque et pour finir je l’avais un peu oublié jusqu’à ce qu’il repasse l’autre jour à la télé. Du coup je me suis laissé aller à le voir.
Bon, y’a pas à dire, ce film est un bon gros pétage de durite, avec son pitch particulièrement improbable. Sauf que la bande-annonce vendait beaucoup cet aspect d’un Dieu barré et sadique avec ses lois à la con. Alors que le film vire assez vite vers autre chose. Pas facilement définissable d’ailleurs. Mais on est plutôt dans l’interrogation sur l’Humanité. L’Homme peut-il faire le bien? Serait-il sauvable? Quelles sont les types de personnes à faire le bien ou pas? Le tout sur fond délirant et parfois complètement barré. C’est assez bizarre comme histoire, et j’en ressors un peu mitigé. Autant il y a des moments bien foutus avec une très bonne ambiance, autant il y a des moments où trop de fumette tue la fumette, où le bizarre est trop présent. Et puis il y a des passages vraiment touchants, bien pensés, avec des personnages vivant des choses qui font chaud au cœur, ou dont les dialogues touchent juste.
En tout cas le film est tenu par un Benoit Poelvoorde (C’est arrivé près de chez vous, Le vélo de Ghislain Lambert, Les portes de la gloire, Podium, Jean-Philippe,…) en forme qui cabotine à fond dans son rôle de dieu franchement dégueulasse et pas sympa du tout. Sa femme ales traits de la toujours très sympathique Yolande Moreau (Le bonheur est dans le pré, Amélie Poulain, …). Et la fille de dieu, c’est Pili Groyne. Citons encore une belle brochette de gens pas mauvais du tout avec Catherine Deneuve qui tourne autour d’un gorille, François Damiens, ou encore Laura Verlinden.
Un film bizarre, surprenant, avec de très beaux moments. Mais décalé, parfois trop décalé. J’ai cependant plutôt bien aimé, oui.