La France en 1348, un pays en guerre avec des bandes d’anglais qui ravagent le territoire, et subissant une épidémie de peste qui se répand. Nous allons prendre en main le destin d’Amicia, une jeune fille issue d’une famille noble malmenée par les envahisseurs et l’inquisition, et de son petit frère Hugo marqué par une maladie rare que personne ne peut soigner. A partir de là, ce serait un plongeon vers les noirceurs de l’âme humaine et dans une aventure extrêmement prenante.
Pour moi qui apprécie beaucoup les jeux très ouverts où on peut partir dans tous les sens, faire ce que l’on veut et choisir son approche, ce jeu m’a ramené à un aspect dont j’avais l’habitude il y a longtemps, à savoir des jeux très directifs et scriptés. En gros il y a un seul chemin, une suite d’événements, et la marge de manœuvre est étroite. Mais ce n’est pas grave ici car c’est au service d’une narration absolument dingue. L’ambiance médiévale sombre (assez cliché par moments mais bon) est super bien rendue, que ce soit avec des décors de grande qualité, des personnages attachants et profonds, des détails nombreux (y compris des lettres ou des objets sans lien avec l’intrigue mais qui ancrent le jeu dans son contexte). Et puis il y a cette bande-son absolument dingue, qui nous plonge dans cet univers tordu avec ses mystères et ses aspects glauques et malsains.
Si l’histoire commence sur les chapeaux de roue, le début reste quand même assez classique. Mais cette inrigue va prendre une ampleur dingue avec au final des enjeux de grande importance. Le fantastique vient se mêler à un monde qui semblait au début tout ce qu’il y a de plus ordinaire.
Un truc dépaysant également, dans un paysage de jeux vidéo composé de puissants guerriers, c’est que l’on prend ici en main une jeune fille qui se fait massacrer par le premier garde venu qui se rapprocherait trop. Il va falloir user de discrétion, de finesse, et surtout d’une fronde aux effets variés (on la développe, ainsi que ses munitions, en cours de jeu). L’acquisition de nouveaux projectiles et une petite dose de crafting sur notre équipement représentent l’évolution du personnage. Il faudra penser à ramasser tous les ingrédients croisés sur le chemin pour ne pas se retrouver à court de munitions. Les quelques affrontements plus frontaux vont eux aussi nécessiter d’emprunter des chemins détournés pour ne pas foncer face à l’adversaire trop balaise. On obtient ainsi un gameplay tout en finesse qui décuple la sensation de stress et l’ambiance générale.
Au final, j’ai adoré cette expérience. La frustration de ne pas pouvoir faire ce que l’on veut a vite été dépassée par la plongée dans l’histoire ultra prenante et l’ambiance extrêmement réussie. J’ai vraiment aimé vivre cette histoire et j’avais sans cesse envie d’avancer pour voir ce que la suite me réservait. SI je dois mettre un regret, c’est la difficulté de certains combats de boss par rapport au reste du jeu, en particulier le combat final, un puissant paroxysme de folie et de noirceur de l’âme humaine. Un tout bon jeu en somme.
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