On a un type qui tient une scierie dans la forêt française. Il y vit loin de tout avec pour seule compagnie sa fille (sourde) et en journée les ouvriers. Il est gentil, le type, il fait dans le social en engageant aussi des jeunes dans la mouise. Quand l’un d’entre eux, plutôt repenti, trempe à nouveau dans une sale histoire, la scierie se voit prise d’assaut par un gang de la ville lourdement armé. Pour protéger les sens, le héros va devoir laisser libre cours à la rage et la violence qu’il a dans es entrailles. Et ça va saigner.
Le vite a de nombreux bons côté, mais je vais tout de suite aller à un moins bon : c’est long à démarrer. Alors oui c’est très bien de poser les personnages, de leur donner de la profondeur, de pouvoir s’identifier, s’attacher, connaître leurs motivations. mais là franchement, jusqu’à ce que l’action démarre vraiment c’est un peu long. Du coup le truc est ensuite bazardé assez rapidement et on a un climax qui s’abat un peu rapidement pour clôturer le truc. Mais cela n’empêche pas le film d’être efficace. Entre autres justement parce que cette longue intro nous a permis de nous rapprocher des personnages. L’action est du coup tassée,intense, sans temps mort une fois al machine lancée. Et on a une progression qui ne s’achève qu’en toute fin.
Le réalisateur Julien Leclerq (Lukas) nous livre un film aux teintes et aux cadrages qui donnent une ambiance très réussie. On sent que le tout a été bien pensé pour rendre hommage aussi bien aux extérieurs larges qu’aux intérieurs étouffants. C’est dur, froid, ça prend aux tripes. Les paysages sont vraiment ben rendus. Et puis l’action brutale et violente est très bien montrée, bien rythmée. Devant la caméra, on a droit à une très bonne prestation de Sami Bouajila qui campe ce solide homme de la terre, père aimant et prêt à tout pour protéger sa famille. A ses côtés, les autres acteurs rendent aussi bien dans leurs rôles : Sofia Lesaffre (Seuls), Samy Seghir ou Eriq Ebouaney (Kingdom of Heaven, Hitman, La Horde,…) à la tête de son gang sans remords.
Un film sympa qui se laisse regarder. Loin d’être essentiel, il ne restera pas dans les annales, mais il a ses bons petits moments. Au moins pour la créativité dans l’utilisation des outils de la scierie.
Une réflexion sur « La Terre et le Sang »