Au fin fond de l’Islande, un petit village se vide de ses habitants sous la menace des cendres de l’éruption du Katla, le volcan local. Sous le ciel et dans des espaces gris, les quelques personnes qui résident encore là, par choix ou par obligation, vont être confrontés à l’apparition de gens qui ont l’air sortis de nulle part, ou plutôt provenant de la direction du volcan. Mais le pire c’est que ces personnes sont connues. Comme si le volcan recrachait et redonnait vie à des personnes disparues.
Dans son programme de créations internationales, Netflix passe aussi par l’Islande. Et l’Islande c’est certes beau, mais c’est aussi calme et contemplatif, tout comme cette série qui prend son temps. Si vous êtes là pour l’action et le rythme soutenu, passez votre chemin. Katla, c’est des paysages, des décors, des dialogues, de l’introspection, des mystères amenés pas à pas sans fracas, et pas mal de bizarreries. Le genre de série qui fait pas mal fumer les neurones, et pour laquelle on n’est pas certain d’avoir une explication claire à la fin.
Si elle ne repose pas sur son action ou son rythme, Katla doit par contre beaucoup à son ambiance. Déjà visuelle, avec cet environnement gris cendré, sale, résultat de l’éruption de cendres du volcan. On sent le malaise, la désolation, le désespoir dans chaque lieu, dans chaque plan. Bien peu de sources de lumière, et toujours froides. Confiné dans les espaces clos ou confronté à de vastes plans larges, le spectateur reste constamment plongé dans ces teintes et cette ambiance. Ambiance soutenue par une bande-son planante. Les personnages sont rarement dans l’action et la rapidité, ils suivent la vitesse de mouvement de leur environnement. Cette ambiance pesante agit sur les nerfs du spectateur, et ça ne plaira pas à tout le monde.
Les acteurs osnt là aussi pour donner son sel à la série. A travers des personnages complexes, dotés d’un passé, liés entre eux, et rarement fades. Certes, aucun de ces noms ne m’es familier mais ils portent très bien leurs rôles et mènent une belle prestation.
Et puis il y a le scénario. Tortueux, torturé, complexe, ne nous donnant pas toutes les clés. On ne peut qu’échafauder en fonction des éléments répertoriés par les différents personnages. Un puzzle prenant dont on tente d’assembler les pièces pour obtenir des réponses. Et arrivé à la fin, on pourra continuer à y réfléchir car rien n’est servi sur un plateau.
Une série que j’ai bien aimé mais très exigeante. Elle ne plaira pas à tout le monde, c’est un style très particulier et il faut arriver à plonger dedans.