The Limehouse Golem

J’avais bien aimé la bande-annonce de ce polar en costumes, de cette enquête sur un meurtrier dans un contexte de Londres élisabéthain sombre et poisseux. Et je n’ai pas été trop déçu. L’ambiance à la Jack l’Eventreur est parfaitement rendue. On suit un enquêteur de Scotland Yard sur les traces d’un tueur, étudiant sa poignée de suspects et tentant par élimination de retenir le bon. Le tout dans un milieu mêlant prostitution, théâtre morbide et tape-à-l’œil, coucheries diverses, mensonges et manipulations.

A noter que « Golem, le tueur de Londres » est une traduction certes particulière mais qui prend vite son sens au visionnement. Et puis notons au passage que le roman en VF s’intitule Le Golem de Londres. Oui, c’est tiré d’un roman que je n’ai pas lu, donc je ne peux pas comparer.

Le réalisateur Juan Carlos Medina retranscrit avec beaucoup d’adresse l’ambiance attendue. Au final, je ne sais pas quelle part de réalisme historique il y a dans cette reconstitution, mais en tout cas on retrouve la période telle qu’on se l’imagine. Et oui on verrait parfaitement Jack l’Eventreur et Sherlock Holmes au détour d’une ruelle, sur les pavés humides, entre les panaches de brume, dans l’ombre d’un porche sordide. Couleurs, cadrages, costumes et musique posent le décor et permettent à l’intrigue de se dérouler au mieux. De plus, le réalisateur a la bonne idée de faire jouer des scènes de meurtre telles que l’inspecteur se les imagine en fonction du suspect qu’il tient à ce moment-là. Ce procédé fonctionne bien et plonge au cœur du récit plutôt que de juste raconter ce qui s’est passé. On avance donc avec le héros, tâtonnant comme lui, partant sur de fausses pistes. Et même si le twist final concernant l’identité du tueur est bien amené, on peut le sentir venir avant.

J’ai beaucoup aimé la performance de Bill Nighy (Underworld, Shaun of the Dead, Pirates des Caraïbes, Hot Fuzz, Good Morning England, Harry Potter,…) en inspecteur âgé mais sans reconnaissance à cause de sa situation personnelle peu appréciée (petite pique aux réacs de service) ; il a un personnage avec une certaine profondeur et il le pose bien. A ses côtés on retrouve Olivia Cooke (Ready Player One,…), très bien en jeune fille découvrant un monde dur, Douglas Booth (La passion Van Gogh,…) en acteur excentrique et bienveillant, Daniel Mays en flic adorant son métier, Maria Valverde en actrice arrogante, Eddie Marsan (V pour Vendetta, Mission Impossible 3, Sherlock Holmes, Le dernier pub avant la fin du monde, Atomic Blonde, Deadpool 2,…)  génial à la tête d’un théâtre, et une prestation de Henry Goodman en Karl Marx. Une belle brochette qui s’en sort pas mal du tout.

Un film qui tient donc beaucoup à son ambiance très réussie. L’enquête en elle-même n’a rien de vraiment fabuleux, si ce n’est un twist final intéressant. Mais le rendu, le style visuel, donnent un très joli film.

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