Et voilà, Radiohead marque encore un grand coup avec la sortie de leur nouvel album…
L’un des plus grands groupes de ces 15 dernières années sort un nouvel opus, et c’est toujours un événement. Radiohead est énorme, un groupe qui a su évoluer, se remettre en question, transformer sa musique afin de ne pas refaire 15 fois le même album. Du rock assez brut de décoffrage des débuts, on est passé à des expérimentations sonores et électroniques pas toujours faciles d’accès, mais toujours des albums forts et marquants. Mais toujours ils ont su garder leur âme, rester vrais.
Ce In Rainbows va poser lui aussi un jalon… déjà par son mode de distribution. Il est possible de l’acheter en download pour le prix que l’on veut ; oui, oui, n’importe quelle somme, même rien, et on a l’album complet en mp3. Il est aussi possible de précommander (pour décembre) la version maousse costaud, avec des titres inédits, des vyniles, et plein de bonus. Radiohead s’affranchit des maisons de disques en assurant la distribution de son album, et c’est là une grande première, un énorme coup de pied dans la fourmilière à l’heure où tout le monde gueule sur le système commercial musical. Alors oui, eux peuvent se le permettre et c’est pas le cas de beaucoup de groupes plus petits, mais ils ouvrent une porte très intéressante pour l’avenir de la distribution musicale.
Trêve de considérations commerciales, penchons-nous sur la musique elle-même. Et ben là aussi cet album marque. Sans un être un retour complet aux premières amours rock du groupe, In Rainbows quitte les sentiers un peu extrêmes qu’il avait emprunté sur certains opus récents. On revient à quelque chose de plus pop. Bien sûr, l’électronique et les bidouillages sont toujours là (15 Step par exemple). Mais la mélodie reprend la main. On a même droit à de vaporeux passages où la voix aérienne de Thom York n’est portée que par de petits arpèges de piano (l’intro de Videotape par exemple). Les gars de Radiohead n’ont rien perdu de leur sens de la composition et de l’harmonie. Les guitares accoustiques refont parler d’elles (Faust Arp avec ses nappes de cordes). Parfois même on repart dans le rock plus pur, disto à l’appui et line-up plus « classique » (Bodysnatchers). Quel bonheur en tout cas…