On prend les mêmes et on recommence. En gros cette saison 6 des Experts à Miami reprend les travers que j’avais soulevé dans mon billet sur la saison 5. Les réalisateurs engagés pour ces épisodes doivent sortir de l’école de MTV avec option clip flashy qui te décolle la rétine. C’est difficile de se dire qu’une grosse franchise comme CSI se retrouve avec un aussi mauvais goût en termes de mise en images et en couleurs. Ca fait même froid dans le dos. On retrouve donc, encore plus accentués qu’avant et pèle-mêle, des couleurs ultra saturées, des ralentis, des travellings à vomir, des transitions à deux centimes qui font mal au cœur, des cadrages discutables, etc. Le tout sur un rythme souvent effréné. Waow. Dur, pour le coup. Et la musique est du même acabit, énervante à souhait (à quelques rares exceptions près), et surtout beaucoup beaucoup trop forte par rapport aux dialogues, du genre que tu tiens tout le temps la télécommande pour changer le volume. Au final donc, la forme n’est pas terrible du tout, pour être poli. Voyons voir si le fond s’en sort mieux…
Niveau intrigue, rien de bien neuf sous le soleil. On a une tentative pour plonger dans le passé des personnages et leur donner une densité nouvelle. Volonté louable s’il en est. Mais avortée. Le passé d’Horacio en particulier le rattrape d’une manière tellement artificielle et bricolée que le tout s’écroule comme un château de cartes. Trop de coïncidences ne fait pas une intrigue bien ficelée. D’autant que l’essentiel des soucis est résolu en moins de temps qu’il en faut pour le dire ; je pense là à des trucs qui auraient été super intéressants à développer, genre les conséquences du voyage au Brésil (j’ai été soufflé de voir en combien de temps et de quelle manière le rouquin aux Rayban a résolu ce petit contretemps). En parallèle, on tente d’impliquer davantage les personnages. Calleigh passe à la casserole (passage rigolo d’ailleurs, style MacGyver). La légiste qui en prend pour son grade elle aussi. Et puis Delco et les conséquences de sa blessure. Mais le tout est survolé, léger, bricolé, rajouté comme des cheveux sur la soupe (une vraie tignasse envahissant le breuvage), et ça ne tient pas la route un demi-millième de seconde.
Je voulais aussi revenir sur la technologie. Alors certes dans tout CSI c’est toujours un peu mieux qu’en vrai. Tout va plus vite, leurs logiciels font des trucs improbables, ils ont toujours l’équipement qu’il faut. Mais là on est en pleine science-fiction. J’ai un faible pour leurs écrans transparents que l’on voit à travers et qui donc ne permettent pas de voir correctement l’affichage ; ou pour leur port USB d’exception. Et puis je dois sire que le vaporisateur fait très SF aussi. Non, là trop c’est trop.
Une chose à retenir? Le final de la saison. Ils ont réussi à me bluffer, en particulier la dernière scène avec Wolfe qui m’a bien décoiffé. J’attends la suite avec impatience parce que , malgré tous les défauts d’avant, ils ont réussi à mettre un cliffhanger et à faire quelque chose d’un peu plus dur.
Mais bon, là trop c’est trop et la série a fait le tour de ce qu’elle pouvait offrir. Depuis longtemps. Elle n’est devenue qu’une caricature d’elle-même. C’est dommage. Vraiment. Alors que les deux autres de la franchise CSI s’en sortent plutôt bien, voire très bien. Oui, je sais, je suis dur avec les experts de Miami, mais là franchement ils sont sacrément desservis.