L’autre soir on est tombés à la télé sur ce film dont j’avais entendu beaucoup de bien. Et bien je confirme, il y a encore de très bonnes choses qui passent à la télé. Sur le papier, Neuilly sa mère ne paye pas de mine… Samy doit quitter sa banlieue de Châlon où sa mère veuve ne peut plus s’occuper de lui et va vivre chez sa tante à Neuilly, d’où évidemment un choc des cultures assez flagrant. D’autant plus que la famille en question est vraiment riche, bourgeoise, à droite, etc. Bref, un truc très classique qui ne semble pas aller très loin. Et pourtant ce film est une petite perle, remplie d’humour et d’émotion.
Le film tient à sa galerie de personnages typés qui vont bien entendu déclencher les situations rocambolesques du film. Samy est adorable ; le petit Samy Seghir qui l’interprète est parfait, touchant, un gamin des cités qui se trouve plongé dans un autre monde où tout va contre lui. Il y a sa tante, Djamila, un femme forte qui a su s’adapter à Neuilly sans perdre ses racines (j’adore quand elle règle ses affaires « à l’algérienne »). Charles le fils sarkozyste qui rêve de devenir président de la République, est membre de l’UMP, un superbe petit con. Marie la fille gauchisante faussement anarcho-socialo-écolo-rebelle qui ne veut qu’emmerder son paternel. Stanislas le père donc, homme d’affaire qui se fait marcher dessus par à peu près tout le monde. Ajoutons encore la gentille première de classe avec le cœur sur la main, la belle musicienne qui fait craquer tous les mecs de l’école, la bande de blondinets qui se la racontent de manière ridicule, les trois de la racaille de la cité d’à côté, Balasko en directrice d’école teigneuse, Lemercier en ex-femme de Stanislas outrageusement chiante, et toute une galerie de personnage souvent très archétypiques mais vraiment à leur place.
Tout ce petit monde va donc aligner les situations tantôt rocambolesques, humoristiques, avec la mise en avant du décalage Châlon-Neuilly, tantôt touchantes et poignantes mais sans pathos superflu. On s’attache à presque chacun finalement, ils suivent tous leur chemin pour parvenir à un happy end pressenti.
En dehors du choc des cultures, principal moteur du film, il y a pas mal de thèmes qui sont très bien traités. L’amitié et ce qu’elle amène à faire pour l’autre. Les premiers émois amoureux adolescents et la découverte des sentiments. Le poids des racines et les modes d’intégration (Djamila est fabuleuse à ce sujet, incluse dans la bonne société et tout, mais gardant ses préceptes, ses restrictions alimentaires, etc). L’amour filial et la famille. De bien belles choses donc.
De beaux sentiments, des acteurs en forme, Neuilly sa mère forme au final un résultat vraiment agréable. Belle réussite!