Je le clame haut et fort : l’honnêteté intellectuelle peut être dangereuse pour la santé! Mes yeux et mon cerveau en ont souffert l’autre jour. En effet, à force de médire et critiquer sans vraiment savoir (parce que j’en ai posté des images humoristiques et moqueuses), je me suis dit qu’il fallait quand même que je me fasse une idée par moi-même. Et je peux le dire maintenant : Twilight, c’est de la merde! C’est un peu la même démarche que l’ami Thomas B avec le livre qui a inspiré le film. Honnêtement, j’ai cherché à comprendre ce qui pouvait lui donner autant de succès, et je n’ai pas trouvé. Ce n’est même pas comme un sympathique nanard qui fait bien rire, même involontairement ; non, c’est juste mauvais, point. Mais je ne vais pas m’arrêter là et je vais détailler mon avis. En effet, on m’a appris qu’il ne faut pas dire « c’est de la merde » mais « c’est de la merde parce que… »
Il y a tout d’abord l’histoire. Bon ben ça c’est pas spécialement dû au film, probablement au livre dont il est tiré. Mais franchement le scenario de la jeune fille qui retrouve le bled de son enfance où comme par hasard il fait toujours moche et qui y rencontre un beau (???) jeune homme dont elle tombe amoureuse et qui s’avère être un vampire qui veut à la fois boire son sang et la sauver, avant de trouver des méchants vampires ennemis avec lesquels il faut se fighter, ben bof. Rajoutons que les motivations sont peu compréhensibles, et que le tout ne tient pas la route dans ses enchaînements, et on a déjà une bonne base.
Posons là-dessus des personnages peu charismatiques interprétés par des acteurs à peu près aussi expressifs que des huîtres neurasthéniques. Nan, franchement. Bella, bon OK c’est une mignonne petite. Mais c’est tout, son interprétation est plate et sans saveur.Et puis pas crédible du tout. Edouard, au secours. Bon déjà il paraît qu’il est beau ; alors je suis pas gay et j’ai peut-être pas les bons critères pour estimer la beauté d’un homme mais là quand même. Lui aussi est plat, mou, sans charisme et pas du tout dans le style vampire. Et le reste c’est pas mieux… Le seul personnage qui a un peu (un tout petit grain) de saveur c’est le père de Bella ; et encore! Pour les autres, et bien… Je ne suis plus ado depuis quelques années déjà, mais j’ai quelques souvenirs de cette époque. Qui peut se reconnaître dans ces personnages? Autant je trouvais l’adolescence plutôt bien posée dans Harry Potter, autant là ça me semble juste complètement à côté de la plaque. les motivations genre « oh tu ne dois pas m’approcher, c’est mal, mais je te tourne sans cesse autour et je viens tout le temps te parler… » sont aussi d’une rare bêtise.
La réalisation… Oh my God! Plate aussi, terne, molle. Les rares scènes d’action et/ou mouvementée sont d’un mou incroyable. Il y a bien cette scène où tout semble nous dire que ça doit être angoissant (genre la musique, les plans comme si on épiait cet humain, le chassant, etc.) mais même pas, un échec cuisant. Il y a cette caméra qui virevolte et tourne autour des personnages, souvent sans raison et beaucoup trop vite ; on n’avait pas besoin de ça pour avoir envie de vomir en regardant le film, mais c’est un plus. Et des plans tout pourris en plus! Un coup de cœur pour cette première rencontre avec le vampire, en cours, avec une chouette blanche empaillée derrière lui et dont on ne voit que les ailes blanches déployées qui font comme si le vampire avait des ailes d’ange ; genre je vous signale que c’est un gentil, si vous le saviez pas. Et je ne parle pas des effets spéciaux, probablement par des gens qui ont travaillé avec d’autres pseudos sur Mega Shark VS Giant Octopuss. Et pourtant avec un budget de blockbuster formaté, il y avait sûrement moyen de faire mieux. Ah oui, il y a aussi ces transitions de haut vol, superbement artistiques, comme celle passant de la pleine lune à la pupille du vampire.
Ah oui, j’oubliais le rythme. Là aussi c’est probablement lié au bouquin, amis il faut quand même attendre les 3/4 du film pour qu’il commence à vaguement se passer quelques chose. Là on trépigne d’impatience, ça va enfin donner quelque chose, il va arriver quelque chose. Et bien non, enfin plus ou moins, on ouvre la voie à 20 minutes avec un réel but, avant de retomber pour le final aussi planplan que le reste.
Les dialogues sont pauvres, mauvais, tombent à plat. Ne me faites pas croire que les adolescents ciblés par le film sont aussi abrutis que cela et ne peuvent pas chercher mieux. Allez, je vais être généreux, on va dire que c’est la faute à la traduction (j’ai regardé la VF) et laisser le bénéfice du doute à la VO.
Roarf, le mythe du vampire! Au secours! De quoi faire se retourner Bram Stoker dans sa tombe façon mouvement perpétuel (branchez une dynamo sur le cercueil, vous ne serez pas déçus). Qu’est-ce qu’il en prend plein la gueule, lui. Alors voilà, il faut le savoir, le vampire n’est plus un être maudit et solitaire, une créature de la nuit souffrant de sa situation, un humain possédé par une terrifiante maladie, un être sombre et craint. Non, maintenant le vampire est beau (théoriquement, parce que visiblement les critères ont évolué, même les miss vampires ne cassent pas trois pattes à un canard, sauf peut-être la petite Ashley Greene/Alice), avec un goût prononcé pour les improbabilités quantiques au niveau capillaire ; le vampire se prend pour un écureuil grimpant aux arbres, avec un faux air de mauvais Spiderman ; il a des yeux qui changent de couleur que ça ne surprend personne ; il a évidemment le teint plus que blafard et la peau froide ; il peut se balader la journée, mais en plein soleil il se met à briller comme une boule à facettes en soirée disco (maquerait plus que les Bee Gees dans la bande originale du film) (on remarquera d’ailleurs que l’épilogue commence avec un plan sur une vraie boule à facettes, probablement une référence au statut de vampire) ; le vampire peut entrer partout ; il se considère comme végétarien quand il est gentil et ne boit que du sang d’animaux sans toucher aux humains que son instinct veut pourtant lui faire mordre (on notera donc qu’il est tout-à-fait capable de se contrôler, mais que si il est gentil parce que les méchants ça a l’esprit faible et ne peut surmonter son instinct). Pfiouh, j’en passe et des meilleurs! De grands moments de n’importe quoi!
Ils vont même jusqu’à saboter la partie « geste civique » du film dans une scène ridicule (certes, il y en a beaucoup de ridicules) sur le recyclage et le compost. Trop fort!
Au final, je dirais qu’il n’y a rien de bon dans ce film. mauvais sur tous les points, il n’arrive même pas à me faire rire comme un bon nanard digne de ce nom. Une catastrophe de fond et de forme. Je pourrai maintenant argumenter en société et donner un avis basé sur une expérience, certes traumatisante, mais concrète. On ne pourra plus me reprocher de dénigrer sans connaître. Ce fut douloureux, mais l’honnêteté est sauve sur le coup. Reste une grande question : pourquoi tant de succès? Parce que niveau blockbusters, y’a beaucoup de daube, mais y’a toujours au moins un petit quelques choses à sauver (effets spéciaux, jolis plans, morale classique mais bonne, etc). Là, rien! Le néant! Aucun point positif.
Ce que je retiens de ce billet, c’est que l’honnêteté intellectuelle, c’est nul!
Toutes proportions gardées (quoique…), ça me rappelle les discussions sur l’abomifreux jeu de rôle FATAL, sur RPG.net, suite à la monstrueuse critique signée Darren MacLennan et Jason Sartin. La conclusion étant que, si vous lisez quand même ce jeu, alors ils ont souffert pour rien.
Ouais mais bon, si faut toujours croire les gens sur parole, ça va pas le faire. Pis comme ça on pourra pas me dire « critiques pas, tu connais pas ». En plus j’y ai perdu moins de temps que Thomas qui s’est quand même farci le bouquin.
Tiens, un petit cadeau pour la peine:
http://fc02.deviantart.net/fs70/i/2011/282/6/d/demotivational_poster__emo_by_couhby-d2gftqi.jpg
Et le pire, c’est que les suivants sont pires !
(oui oui, j’ai un petit coté sm :))
Je compatis beaucoup. L’ayant vu au cinéma, j’ai souffert le martyre. C’est un prix très élevé pour pouvoir dire qu’on l’a vu.
Il paraît que les bonnes idées brillent dans la nuit. Il est certain que les mauvaises brillent en plein jour.
MJ