Haven (ou « Les mystères de Haven » en vf), c’est une série très librement inspirée d’une nouvelle de Stephen King, et on sent très fort les références et l’hommage aux meilleurs titres de cet auteur. On y suit Audrey Parker, une jeune (et jolie évidemment) agent du FBI envoyée sur les traces d’un tueur évadé. Cette poursuite va l’amener à la ville côtière de Haven où elle va rencontrer très vite quelques personnalités du crû hautes en couleur. Mais surtout elle va se rendre compte que la ville cache bien des secrets. C’est en fait un peu comme si tous les mystères du monde se donnaient rendez-vous dans cette seule ville où il se passe toujours quelque chose d’étrange, d’inexplicable, de surnaturel. La population vit avec, certains l’acceptent, d’autres moins, et certains encore font tout pour faire passer ces mystères sous une couche de désinformation les rendant rationnellement explicables. Très vite, Audrey va se rendre compte que ces histoires sont liées à elle et à son passé dont elle ne sait finalement que peu de choses. Elle va donc rester sur place afin de découvrir le fond de l’affaire, ce qui ne va pas être de tout repos. Entre ses relations personnelles avec les habitants de la ville et la mission qu’elle se donne d’aider les gens, Audrey va en plus démêler les fils d’une histoire chargée de mystères, avec des « phénomènes » qui reviennent de manière cyclique.
la série est assez prenante. elle commence sur un ton très « freak of the week » avec son phénomène qu’il va falloir corriger à chaque fois. Mais très vite on voit apparaître le fil rouge, l’intrigue sous-jacente qui va se complexifier au fur et à mesure des saisons. Si la première reste assez simple et tranquille, la deuxième s’avère tout de suite plus mystique, plus tordue, avec son lot de révélations et de retournements de situations ; et avec tous les éléments nécessaires pour que les spectateurs puissent commencer à échafauder leurs théories. Pour la saison 3, on en rajoute encore une couche. Et en particulier sur le dernier épisode où là les scénaristes ont carrément bien abusé de la moquette (avec le lino et le tapis persan en prime). A se demander s’ils savent où ils vont ou pas. Le cliffhanger de fin de saison donne un goût de reviens-y important, mais au risque d’être particulièrement déçu si la suite n’est pas à la hauteur des attentes. Avec les ajouts et éléments additionnels survenus au fur et à mesure des épisodes (l’arrivée soudaine de la Garde dont on ne parlait pas avant et qui soudainement est super importante, par exemple), il y a là toute une pelote de fils à démêler. Et dans ces cas-là, le dénouement peut être très bien fait ou alors partir dans le nawak complet. A voir donc.
Du côté des acteurs, on a nue brochette qui s’en tire bien. Le trio central forme une bonne équipe dont la complicité est bien rendue. Emily Rose rend bien ce côté naïf des débuts avant de virer combative et fonceuse. Lucas Bryant joue le beau flic, le héros noble. Tandis que Eric Balfour est le pendant bad boy au grand cœur. Avec ce triangle qui fait penser à Leia, le gentil Luke et le bad boy Han Solo. Ce qu’il y a de bien, c’est que le triangle amoureux a une réelle implication scénaristique ; il ne prend pas juste de la place pour faire de la love story gnan gnan ; et c’est même explicité dans le dernier épisode de la saison 3. les rôles secondaires offrent aussi quelques personnages bien savoureux qui valent leur pesant de cacahuètes, comme les frères Teagues, le chef, le révérend, le dépeceur, etc. On peut donc facilement s’attacher aux personnages (ou les détester), et la série prend bien là aussi.
La série manque par contre un peu de moyens, en particulier dans ses débuts, et les effets spéciaux piquent parfois un peu les yeux. Il ne faut pas s’attendre à des CGI de grande qualité partout, et l’immersion prend du coup par moments un peu de plomb dans l’aile. Mais bon, si on se concentre sur les personnages et l’intrigue, ça passe. D’autant qu’avec le temps, tout cela s’améliore.
Je vous parlais plus haut de l’intrigue globale, du grand arc scénaristiques. Mais globalement les intrigues des épisodes sont bonnes aussi. on a des références nombreuses, des clichés au cou tordu pour surprendre le spectateur. La position des héros de prendre les affectés comme des victimes et non comme des méchants est très intéressante et diffère pas mal de ce que l’on a l’habitude de voir. Il y a quelques épisodes qui sont même très réussis. Une pensée en particulier pour celui dans l’hôtel isolé, hommage réussi et évident à Shining.
cette série est donc une bonne surprise, plutôt réussie. On n’est pas au niveau des grandes séries dont je suis überfan type Battlestar Galactica, Game of Thrones, Sons of Anarchy ou d’autres de cet acabit, certes. mais on est dans le bon quand même, le très bon même. Prenant à souhait. J’attends juste avec une impatience teintée d’appréhension la rentrée et la saison 4 pour voir comment ils auront réussi à mettre une suite à tout cela et à en faire quelque chose qui tienne la route.