Dis comme ça, y’a encore un petit bout de route jusqu’au 22 septembre ; mais en fait les bulletins de vote vont bientôt arriver afin de permettre le vote par correspondance. Je vais donc vous faire part de mes intentions de vote, avec quelques arguments, histoire d’essayer de vous faire prendre ce que je pense être la meilleure position (si ce n’est pas déjà fait). Trois sujets donc au programme de ce 22 septembre 2013, dont deux qui me tiennent à cœur…
Initiative populaire du 5 janvier 2012 « Oui à l’abrogation du service militaire obligatoire »
Ce n’est un secret pour personne, la Suisse vit encore à l’heure de son armée de milice. Pour résumer, tous les jeunes hommes (moins ceux qui en sont exemptés parce que échouant aux tests, mais en plus certaines demoiselles y allant sur base de volontariat) vont faire une école de recrue de quelques mois, puis tous les 1 à 2 ans quelques semaines de cours de répétition pendant pas mal d’années. J’y suis passé, je parle donc un peu en connaissance de cause. Et franchement, tout cela ne sert à rien, j’y ai perdu mon temps, j’ai trouvé tout cela profondément pénible et pas utile pour un sou (enfin oui j’ai entraîné mon endurance à l’alcool et j’ai appris à jouer au jass). Quel intérêt d’avoir des soldats contraints à participer à quelque chose où ils ne veulent pas aller? Est-ce que je ferais un bon soldat en temps de guerre? Franchement faut pas se moquer non plus, c’est n’importe quoi. Alors qu’il y a dans ces gens des personnes vraiment motivées qui en ont envie et pour qui cela représente quelque chose. Grand bien leur fasse. Dès lors je ne peux que soutenir farouchement l’abrogation de l’obligation de servir. On ne parle pas de détruire l’armée, juste de la mettre dorénavant sur une base volontaire.
Les nombreux jeunes hommes contraints d’y aller et ne le voulant pas pourraient dès lors utiliser leur temps à quelque chose de plus utile. Et s’il faut rester sur l’idée de participer à la « patrie », je ne peux que soutenir le service civil, dans lequel je me suis engagé après ces périodes d’armée, et au cours duquel je me suis senti utile, et où j’ai appris des choses (dont certaines me servent dans mon travail actuel). Autant ne pas les forcer, avec tout ce que cela pose comme problèmes avec les études (ah ces cours de répétition toujours en pleines périodes d’examens universitaires) ou dans la vie professionnels (ah les cours tombant pendant les périodes les plus chargées au boulot sans que l’on ne puisse choisir de le déplacer). Le monde économique se passerait bien de voir ses forces vives quitter les places de travail pendant plusieurs semaines par an, pas toujours au bon moment.
Quand aux arguments des opposants à cette abrogation, je n’ai encore pas vu un qui me fasse un tant soit peu remettre en question ma position. Je ne vais pas tout reprendre en détails ici, mais vous en trouverez une belle brochette sur le blog Même pas mal, allant de la sécurité face à une invasion armée (oui bien sûr on a des voisins menaçants et notre immense force armée est la seule chose les tenant à distance) à la formation des jeunes genre école de vie pour ne pas être une lopette (comme dit plus haut, apprendre à boire et à jouer aux cartes, c’est super utile) en passant par le côté « tradition » (quelle idée…)
Bref, vous aurez compris, je ne peux que vous inviter chaleureusement à déposer un bon gros OUI dans votre urne de vote pour cette abrogation de l’obligation de service militaire.
Modification du 14 décembre 2012 de la loi fédérale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et les commerce (Loi sur le travail, LTr)
Ici on a affaire à une modification de la loi sur le travail concernant la situation des « shops » dans les stations-services. En effet, pour le moment, seules certaines marchandises peuvent être vendues en dehors des heures standards. Les pompes sont ouvertes tout le temps, du coup les caisses aussi, et on peut y acheter 2-3 trucs rapidos, mais rien de bien folichon. Avec cette modification de la loi, il n’y aurait plus de limites aux heures d’ouvertures pour tout vendre dans ces « shops ».
Bien entendu, on pourrait y voir en priorité son petit confort personnel du genre « mince il est 23h et j’ai oublié un truc quand j’ai fait mes courses, je ne peux as attendre demain il me le faut tout de suite ». Un peu égoïste. En fait cela ouvre la porte à une libéralisation des heures dans le commerce de détail en général par la suite puisque du coup les autres commerces vont être prétérités. Et qui dit libéralisation des heures dit horaires pénibles, poids de l’employeur, recul de la vie de famille, etc. Le tout pour des salaires de misère dans un milieu n’ayant pas de CCT.
Et puis bon, c’est uniquement le petit confort dans une société où l’on voudrait pouvoir toujours tout consommer à tout moment. Et bien non ce n’est pas mon idéal, ce n’est pas la vision que j’ai du monde. Pas besoin de pouvoir consommer à tout bout de champ. J’ai oublié d’acheter quelque chose? Et bien j’attends le lendemain. Rien de vital dans ce que je ne peux pas trouver une fois les magasins fermés. je vais donc voter NON à cet objet.
Loi fédérale du 28 septembre 2012 sur la lutte contre les maladies transmissibles de l’homme (Loi sur les épidémies, LEp)
Et bien là j’avoie que je reste un peu sur ma faim. C’est un sujet que je connais peu et que je n’ai guère regardé. Le fait que l’UDC soit le seul parti dans mon canton à dire « on » me ferait presque dire « oui » mais je n’aime pas réagir ainsi bêtement. Je vois aussi que la majorité des associations et groupes en liens avec la santé soutiennent le texte. Je passe rapidement à la présentation dans la brochure officielle. Et là je penche un peu plus vers le oui. Le fait d’encadrer les vaccinations en cas d’épidémie (tout en gardant l’idée que personne ne sera vacciné s’il ne le veut pas) et de donner à la Confédération les moyens d’agir rapidement en cas de problème d’ampleur nationale, ça me plaît. Certains arguments des opposants ne me plaisent pas trop, du genre qu’on ne veut pas d’éducation sexuelle à l’école, même dans le sens de la prévention (on y lit d’ailleurs « l’Etat n’a pas à se mêler d’éducation » et là franchement je tique très fort parce que quand même l’école publique c’est bien, non?). Je vais encore un peu me renseigner avant de prendre une décision définitive.
Le problème avec toutes ces lois sur la modification des horaires de magasins, c’est que, d’une part, elle s’attaquent à des concepts un chouïa obsolètes, genre « pas de travail le dimanche, parce que c’est le jour du Seigneur », mais, d’autre part, la « libéralisation » est toujours pour la gueule de l’employé.
J’attends qu’un projet propose une vraie libéralisation des heures d’ouverture avec de vraies mesures de défense des salariés. Mais je pense que je vais attendre longtemps.