Il y a les (très) nombreux films où on se dit qu’on les voit très bien à la maison et qu’ils ne valent pas le prix outrancier d’une place de cinéma. Et puis il y a ceux que l’on regrette de ne pas avoir vu au cinéma en 3D et tout parce que même comme ça à la maison le spectacle nous a collé sur notre siège. Gravity fait partie de cette deuxième catégorie. Le film d’Alfonso Cuarón (Le Prisonnier d’Azkaban et les Fils de l’Homme) est une véritable prouesse autant technique qu’artistique, et ce malgré un scénario sans grande surprise et plutôt léger.
La scientifique Ryan Stone fait sa première mission dans l’espace en compagnie du vieux de la vieille Matt Kowalsky et son équipage. Oui mais voilà, des débris de satellite arrivent par là à toute vitesse (eh oui, dans l’espace, pas de frottement, pas de freinage, et des vitesses hallucinantes) et détruit la navette. Ryan et Matt se retrouvent seuls dans les profondeurs spatiales… Bien seuls, dans le milieu le plus hostile et le moins propice à la vie qui soit. La panique va devoir céder le pas au calme pour leur permettre de rejoindre l’ISS et ainsi s’en sortir. Mais ce n’est pas gagné. L’espace est dangereux.
Voilà, une base très simple. Mais suffisante parce que dans Gravity ce qui compte c’est l’atmosphère, l’ambiance, les images, la musique, les acteurs. Et de ce point de vue, c’est une réussite totale. Le réalisateur utilise des plans séquences dantesques, extrêmement longs, mais qui permettent de plonger dans l’ambiance et de coller au destin de ces deux personnages. On s’accroche à eux, on les suit, parfois pendant plusieurs minutes sans la moindre coupure. Et ce rendu de l’espace… Je crois n’avoir jamais autant ressenti le poids du vide spatial dans un film. Je ne sais pas jusqu’où c’est scientifiquement valable, mais dans le cadre du film ça rend vraiment très bien. Un film superbe donc, qui vaut pour sa qualité esthétique aussi bien dans les oreilles que dans les yeux…
Au-delà de la réussite technique, le film tient aussi à ses acteurs, le duo Bullock-Clooney fonctionnant à merveille. Chacun des deux délivre une performance de très haut rang, Sandra Bullock en particulier. C’est quand même elle, son cheminement psychologique et sa lutte intérieure, qui sont au centre du film. L’histoire très simple qui est racontée cède donc le pas à l’interprétation parfaite.
Oui, Gravity est un très bon film, un vrai grand moment de magie visuelle. On ne pourra que lui reprocher (et c’est souvent le cas) son scénario trop léger dont on aurait aimé attendre plus, surtout de la part du monsieur des Fils de l’Homme.