Waouw. Sorti du cinéma avec des myriades d’images qui me trottent encore en tête après cet immense spectacle qu’est The Revenant. Inspiré d’un roman lui-même basé plus ou moins sur l’incroyable aventure d’un trappeur américain, le film nous montre Hugh Glass. cet homme vit dans le grand nord américain, il y a épousé une indienne avec laquelle il a eu un fils. Il voyage en tant que guide avec ce dernier. Engagé par des militaires américains, il fait partie d’une expédition qui tourne mal suite à une rencontre avec des natifs un peu agressifs. Glass se fait ensuite attaquer par un ours. Dans son état, il est laissé pour mort en pleine nature. Mais il n’en est rien, Glass se relève et décide de parcourir l’énorme distance le séparant du camp américain le plus proche, malgré la météo, les bestioles, la nature hostile, les indiens plus ou moins antipathiques, les autres trappeurs pas toujours amicaux, etc. Un périple impressionnant, qui va l’amener à se venger de ceux qui l’ont abandonné. Un terrible voyage au plus profond de la volonté humaine, des pulsions qui guident, de l’instinct, un aller-retour entre ici et la mort, le tout dans des paysages sublimes, pour un film dur, violent, brut et sans concessions.
The Revenant repose quasi-entièrement sur les épaules de son réalisateur et de son acteur principal. Alejandro González Iñárritu nous propose des images magnifiques, des paysages sublimes, des couleurs, des teintes, des lumières, des ombres, absolument superbes. Le film est une véritable œuvre d’art visuelle. Ses longs plans fixes sur la nature étant réellement impressionnant, cette nature qui est un des personnages principaux de l’histoire, si fabuleusement rendue à l’écran pour nous donner un vrai grand spectacle ; alors oui ces plans peuvent donner une certaine longueur au film, quelques baisses de rythme, mais ils sont si beaux que l’on peut se laisser happer dans leur poésie. Et le tout alterne avec des scènes brutales, de l’action carrée et instinctive, animale, cruelle, violente. Et puis il y a ces plans-séquences absolument dantesques (la chasse ou l’attaque du camp au début par exemple, incroyables). Et il y a aussi Leonardo DiCaprio qui reçoit enfin un oscar pour ce rôle fort et profond ; certes il passe beaucoup de temps à grogner de manière animale, mais son interprétation de cet homme brisé qui n’a plus qu’un but dans la vie, et plus rien à perdre, est assez incroyable.
The Revenant a été dès le début de sa promotion vendu comme un film violent. Et effectivement il n’est pas fait pour les âmes sensibles. Le sang gicle, on voit des viscères, il y a des moments vraiment peu ragoutants. Des blessures de Glass à certaines nourritures en passant par des bastons sanglantes, ce n’est pas de tout repos. mais cette dureté visuelle est là pour soutenir la dureté du thème, de ce que vit le héros. Une violence de fonds servie par une violence graphique, mise en scène avec un esthétisme parfois tarantinien. Mais cette violence et ces moments un peu gore ne sont là que pour servir le récit sans jamais être gratuits. Tout comme de nombreuses scènes un peu surprenantes. Si le réalisateur insiste sur le passage dans le cheval, c’est pour mieux faire le lien avec le héros qui dit être déjà mort, cette scène étant une véritable nouvelle naissance. Et les scènes oniriques de Glass ramènent elles aussi à la vie qu’il a eue avant, avant sa « mort ». Tout se tient, la forme justifiant le fonds en liant le tout de manière très réussie.
A côté de tout cela, on notera une bande-son de qualité. Et des acteurs secondaires qui ne déméritent pas trop (en particulier Tom Hardy), même s’ils sont éclipsés par la prestation (et le temps à l’écran) de DiCaprio.
The Revenant est un très bon film, un grand moment de cinéma. Dur certes, pas fait pour tout le monde, mais prenant, et magnifique. Avec ses petites incohérences, son côté too much des saloperies envoyées à la gueule du héros qui semble increvable, mais qui passent quand même. A voir sur grand écran pour profiter au maximum du très grand spectacle.