J’avais entendu parler par différentes voies de ce film argentino-espagnol de 2014 produit par Almodovar, et j’ai récemment eu l’occasion de le voir. En tournant autour du stress, de la dépression, et amenant à des pétages de plombs d’anthologie, le film aligne six sketchs qui sont à la fois délirants et jubilatoires au niveau du défoulement. On a les passagers d’un avion qui se découvrent un étrange lien commun. Un petit resto perdu qui accueille un mec insupportable. Un duel de conducteurs aux tempéraments sanguins. La descente aux enfers d’un démineur. Une famille unie autour de l’acte répréhensible de l’un des leurs. Un mariage qui vire au cauchemar intégral. Difficile d’en dire plus sans spoiler ces histoires qui méritent d’être découvertes. En effet, c’est à chaque fois le choc, le retournement de situation, la rapide gradation des actes, le délire du pétage de durite complet, qui va marquer le film. Et c’est assez jouissif à chaque fois. On a un fil conducteur entre les sketches, et pourtant chacun a sa propre ambiance, son style, son déclencheur, chacun est marqué de son individualité.
On enchaîne les rires et les « nan ils ont pas osé » ou les « ah ouais carrément quand même ». Et on prend un certain plaisir à se demander ce que le sketch suivant va nous révéler. Le tout bouscule bien des travers de notre société. On retrouve quasiment à chaque fois un truc qui va nous toucher. Le spectateur est concerné. On retrouve des éléments qui transcendent les frontières. Même si le film est marqué par son implantation sud-américaine, il y a de nombreux éléments qui touchent juste. Franchement j’ai pris un sacré plaisir à regarder ce film… En plus les acteurs sont vraiment bons, et rendent très bien des personnages qui virent complètement, qui deviennent fous, enragés,… Un gros délire jouissif qui pousse dans ses retranchements une société axée sur le stress, la méritocratie, les apparences et les attentes des autres.