- Auteur : Marc Paquien
- Illustrateur : Vincent Dutrait
- Edité par : Matagot
- Distribué par : Surfin’ Meeple
- Age conseillé : 10+
- Nbr de joueurs : 2 – 5
- Durée estimée : 60’
Tous les articles sur le festival
L’avis de Fred :
Celui-là me faisait de l’œil depuis un moment mais j’étais resté fort (pas trop d’achats juste avant Cannes) et j’ai tenu pour l’acheter sur la Croisette, ce qui m’a permis de bénéficier d’une fort jolie et sympathique double dédicace auteur/illustrateur (et vu comme j’aime ce que fait Vincent Dutrait…) Par contre, je triche un peu en le présentant ici car on ne l’a pas testé sur place, mais lors d’une soirée jeux après le retour du festival. Reste qu’il mérite sa place dans ces articles parce qu’acheté là-bas, nommé à l’As d’Or, et fortement mis en avant sur le stand avec une déco chargée. Et puis il est très bien.
Alors si il me faisait de l’œil, c’était surtout par son matériel et ses mécaniques pas courantes (pour ne pas dire novatrices). Le jeu s’articule en effet autour d’un plateau de jeu sur lequel on peut dessiner avec des feutres effaçables, règles, gabarits, compas,… Très intriguant.
Dans ce jeu, l’un des joueurs va prendre le rôle du terrible Long John Silver, capturé par ses camarades pirates qui veulent lui extorquer gentiment la localisation du trésor qu’il a caché sur l’île. Pendant un certain nombre de tours, il va leur révéler les indices les moins précis possibles et les autres vont tenter de trouver le trésor. A un certain moment, Silver s’évadera et tentera de rejoindre l’emplacement du trésor. Attention, ce n’est pas vraiment du tous contre un, puisque seul un joueur l’emportera : celui qui trouvera le trésor. Mais il y a quand même une part d’alliance entre les pirates face à Silver.
Au départ, chaque pirate est placé à un endroit de la carte et Silver doit choisir, en le marquant d’une croix sur sa petite carte personnelle, l’emplacement du trésor. Ensuite, à chaque tour, on avance un pion sur le calendrier du jeu qui indique quel joueur joue, quelle action Silver effectue et enfin combien d’actions le joueur effectue. Pour Silver, il s’agira essentiellement de révéler des indices aux joueurs ; ces indices proviennent de cartes de sa main et sont assez variés. En les jouant, il mettra également sur la carte un jeton face cachée ; sur l’autre face il peut indiquer si Silver a dit la vérité avec cet indice ou s’il a bluffé (il a droit à 2 jetons bluff, mais qu’il récupère en cours de partie, il n’a que des jetons vérité au début). Le joueur peut ensuite effectuer une ou deux actions (selon le tour). On peut faire un grand déplacement sur la carte (tracer une ligne au feutre avec une règle), un petit déplacement (plus court) mais avant ou après on peut faire une petite fouille, ou une grande fouille sans bouger. Si on fouille, on place un gabarit rond autour de la position du personnage, on trace le cercle, et Silver indique si le trésor est dans cette zone ou pas (si c’est le cas, le pirate a gagné). On peut encore aller vérifier si un jeton de Silver est de type vérité ou bluff. On peut aussi demander un indice personnel de type boussole (des directions dans lesquelles le trésor n’est pas). A noter qu’en début de partie, chaque pirate aura reçu un indice personnel indiquant une zone de l’île dans laquelle le trésor n’est pas.
Libre aux pirates de collaborer, de s’échanger des indices, de mentir, de se raconter nawak, etc.
Après quelques tours, les pirates décident ensemble dans quel lieu de l’île est enfermé Silver (en général le plus loin possible de la zone dans laquelle ils pensent que le trésor se trouve). Au bout de pas mal de tours, si le trésor n’est toujours pas trouvé, Silver s’évade et pourra alors galoper vers le trésor dont il connaît l’emplacement. A charge des pirates d’arriver au trésor avant lui. Celui qui choppe le trésor en premier (Silver ou pirate) l’emporte.
J’ai bien aimé ce jeu. Sa mécanique particulière fait tracer cercles, traits et autres sur le plateau pour procéder par élimination. Chacun devra mêler indices publics, personnels et révélations (fausses ou non) des autres pirates. La position de Silver (que je tenais) est assez spéciale. Il faut donner des indices aux autres, mais pas des trop bons, il faut trouver le juste milieu entre bluffer ou pas, il faut attirer les joueurs du mauvais côté, les éloigner du trésor si possible, bref bien réfléchir à ce que l’on fait de nos indices. Quand aux pirates, il s’agira de travailler par déduction ; avec une part de chance aussi puisque l’on va passer du temps à creuser aussi un peu à l’arrache). J’ai perdu de justesse, mais j’ai cru comprendre qu’il est très difficile de l’emporter avec Silver (bon j’avoue j’avais un peu oublié la règle des jetons coffre et je me serais sans doute fait bien plus avoir avec ça, on verra à la prochaine). C’est un jeu prenant, tendu, on sent la pression monter au fur et à mesure des tours, on passe son temps à essayer de voir qui nous bluffe ou pas. Et puis il y a les magnifiques illustrations de Vincent Dutrait qui nous plongent dans l’ambiance, pour qu’au final on sente bien que l’on vit cette course au trésor.
L’avis de Jon :
L’Île au trésor est vraiment un chouette jeu avec une mécanique proche de nul autre. Il m’a plu avant tout par son matériel superbe et le plaisir assez simple éprouvé à gribouiller sur sa mini carte ou tracer des traits sur la plus grande carte pour réduire petit à petit la zone de recherche. C’est vrai que d’un point de vue purement stratégique, le jeu est assez léger. Le hasard y tient une certaine place et le côté bluff est assez limité. Je ne suis pas sûr que la rejouabilité soit non plus extraordinaire, peut être qu’après quelques parties on ressent le sentiment d’avoir fait le tour (de l’iîe). Mais peu importe, il y a assez d’autres jeux prises de tête si nécessaire. L’île au trésor est parfait pour passer un bon moment et est même accessible aux plus jeunes.