Un Londres victorien-steampunk où des barons de la vapeur, industriels sans foi ni loi, vendent énergie et chaleur aux plus riches seulement. Où la magie existe mais est illégale et pourchassée. Dans ce contexte, la nièce de Sherlock Holmes réside chez son amie dans une famille bien en vue. Mais la mort d’une domestique et des automates cachés vont attiser sa curiosité et nous plonger dans un mystère…
Si l’intention sonne bien et m’a attiré, le résultat est assez décevant.
Donc le résumé nous invite à suivre les aventures de cette fameuse nièce de Sherlock Holmes. Une fille qui nous est dès le début présentée comme maligne, futée, avec une forte personnalité, adepte de mécanique et de magie, curieuse, bref un personnage qui avait tout pour plaire. Deux choses vont vite gâcher cela. D’une part on ne va réellement suivre ses pas que pendant une petite partie du bouquin. Le reste nous entraîne sur les pas d’autres personnages, et donc on perd de vue notre Evelina qui avait tout pour plaire. D’autre part, elle va passer l’essentiel de son temps non pas à enquêter mais à se sentir tressaillir à l’approche de beaux jeunes hommes, deux en particulier ; d’ailleurs ses réflexions sur faut-il choisir le fils de bonne famille ou le gars du cirque, tous deux un peu bad boys quand même, vont occuper une bonne partie des pages consacrées à l’héroïne. Et là honnêtement, ça m’a vite tendu. Pour un livre écrit par une femme, je ne suis pas convaincu qu’il passerait le test de Bechdel… un comble, quand même. D’autant que l’héroïne est vraiment présentée, en quatrième de couverture comme dans les premières pages, comme un personnage féminin fort et dégourdi. Mais elle s’emmêle vite les pinceaux dans des considérations romantico-fantasmatiques assez pénibles ; j’avais pas demandé du Barbara Cartland, moi.
Autre souci : le bouquin est bordélique au possible. On saute de personnage à d’autres avec une narration pas toujours chronologique, et les liens ne sont franchement pas clairs entre tout ça. C’est tout juste sur les deux derniers courts chapitres que le bouquin prend enfin un rythme et nous plonge dans une intrigue qui a l’air de tenir la route (et encore). Bon alors OK, ce livre est la première partie d’une histoire ; et visiblement cela ne sert que d’introduction légère, vu que justement on ne plonge vraiment dedans qu’à la toute fin. Même si je le trouvais long et parfois même pénible, je suis allé à la fin car je pensais avoir la réponse au mystère, mais non, cela reste pour le deuxième tome… que je ne pense pas lire étant donné que je me suis déjà forcé pour celui-ci.
Alors oui, fan de steampunk je suis. Mais là non, pas sur ce livre. Certes il y a 2-3 bonnes idées de fond dans l’univers mais franchement c’est long et pas prenant. Surtout avec la magie utilisée comme deus ex machina qui permet de suivre comme par hasard la piste du mystère, une magie qui fonctionne bien juste quand il faut, TGCM quoi (oui, c’est valable pour ce dernier chapitre certes plus prenant mais pas suffisant pour me donner envie d’enchaîner sur la suite).