C’est l’histoire d’une main qui se réveille toute seule et qui se met à bouger et se déplacer. Oui, juste une main. Qui va arpenter les rues de Paris et franchir de nombreux obstacles. Mais c’est en parralèle l’occasion de suivre la vie du possesseur de la main jusqu’à la disparition de cette dernière, de suivre un parcours social semé d’embûches. Une bien belle histoire, portée par une narration surprenante (cette histoire de main qui bouge), et par une dessin et une animation agréable.
On doit à Jérémy Clapain cette adaptation en film d’animation du roman Happy Hand, dont l’auteur Guillaume Laurant l’a épaulé sur le scénario. Et je dois dire qu’on a là un petit bijou. Une fois que l’on a compris que l’histoire de la main qui se déplace n’est là que comme fil conducteur, comme une espèce de métaphore du parcours des souvenirs du héros Naoufel, les choses se mettent en place. Il y a de quoi être surpris au début, mais cette part de fantastique n’est qu’un bon moyen de raconter le parcours difficile de Nafouel, et on n’est pas dans un film nous parlant d’une main zombie. Le film nous parle d’un garçon à Rabbat qui perd très tôt ses parents et est confié à sa seule famille à Paris. Plutôt rejeté, ses rêves brisés, il tente de survivre avant de se laisser aller à la passion qui soudainement va l’animer sur un coup de tête. Un beau parcours où il va pour s’en sortir jusqu’à cet incident terrible. Malgré toutes ces embûche,s malgré les malheurs Nafouel cherche toujours à se sentir vivant, à se montrer vivant, comme le montre cette belle fin.
Le film est soutenu par une animation chaleureuse, agréable, et de beaux dessins. On n’est pas dans le ton habituel des grosses productions d’animation, ici on a un style graphique propre qui change et pose une vraie ambiance. Les personnages sont attachants, réalistes, crédibles. On a une vraie palette d’émotions qui passe. Bref, un film très réussi qui mérite ses nombreux prix.