A la fin du XVIIIe siècle, Ann Radcliffe était une auteure qui a plus ou moins lancé le style du roman gothique. Quelques décennies plus tard, Paul Féval imagine qu’elle aurait trouvé son inspiration dans de terribles aventures qu’elle aurait vécues elle aussi. Une lutte contre un puissant vampire qui s’en prend à ses proches, et un voyage à-travers l’Europe pour se rendre au cœur du Mal.
La collection des Saisons de l’Etrange que j’ai soutenu en crowdfunding va en dents de scie. Si j’y ai trouvé de très bons moments de lecture, elle contient aussi son lot de déceptions, et ce bouquin en est une…. Déjà on a un peu le concept poupée-russe de l’histoire dans l’histoire dans l’histoire… Le romancier nous écrit ce que raconte une dame qui a connu Ann Radcliffe et qui nous sert les événements de l’aventure. Cette manière de faire un peu lourde n’aide pas à la mise en jambe. Ensuite on a une intrigue qui se traîne, avec des personnages peu charismatiques et pas attachants.
L’intérêt de ce roman réside davantage dans l’étude de la construction de la figure vampirique. Quelques décennies avant le Dracula de Bram Stoker, Paul Féval nous proposait une autre vision des choses. Certains éléments ont continué à rester attachés au mythe du vampire, d’autres ont disparu (oui, vraiment le « vampire », le titre original du roman était à l’époque « La ville-vampire »). Ne vous attendez donc pas à retrouver vos marques du monstre de Stoker/Coppola ou autres versions classiques (et encore moins de versions pourries genre Twilight). Ici on est sur une autre version de la créature et c’est amusant de voir ce qui a été gardé et ce qui a été rejeté.
Mais sans cela, avec une écriture qui ne rend pas la lecture fluide, avec des personnages peu attachants, une intrigue qui se dilue et est rallongée, je dois dire que j’ai eu de la peine à arriver au bout de ce roman…