Si vous suivez un peu mon blog, vous savez sans doute que je suis assez fan de l’univers cybeprunk-SF d’Altered Carbon, que ce soit en bouquins (tomes 1,2 et 3) ou en série (saisons 1 et 2). J’aime beaucoup l’ambiance, le monde créé, les réflexions qu’il permet, les intrigues, les personnages, etc. Bref, du pur plaisir. Alors quand j’ai vu débarquer le crowdfunding pour le jeu de rôles, j’ai évidemment été faible et j’ai craqué. Et au final, après lecture du bouzin, je dois vous avouer une certaine déception.
Altered Carbon se présente comme un bon gros pavé (en pdf chez moi) de 330 pages, c’est pas rien. Et avec une jolie couverture qui claque. Jusque là tout va bien. En ouvrant le livre, je m’attendais à plonger dans l’univers, à en découvrir de nombreux éléments et à déguster de nombreuses pages de background. Bon ben franchement si vous n’êtes pas fans des bouquins, vous allez sérieusement manquer de matière parce qu’au final on a bien peu d’éléments de background. Le monde est essentiellement présenté au travers de ce que sont les styles cyberpunk et noir, les deux éléments centraux à la base de cette ambiance. Alors oui on dispose d’outils pour poser l’ambiance mais on a franchement peu d’éléments sur le monde, peu de lieux ou de personnages, peu de matière sur les principales organisations qui font tourner cet univers. Il y a très peu de choses à se mettre sous la dent pour nourrir les parties, leur donner du contenu. Ces éléments de thèmes de background s’arrêtent à la page 30. Sur 330.
Et là on attaque avec le système de jeu. La première chose présentée est al création de personnage, jusque là l’idée n’est pas mauvaise, mais je préfère avoir eu une vision de comment le système se joue avant de créer les persos. Mais bon, bref passons. Un premier souci se révèle très vite, à savoir que lors de la création on doit déjà faire des jets selon le système de jeu, sans avoir lu ce dernier et sans savoir exactement comment faire. Ça commence à aller mal mais on a déjà vu des jeux qui font des références à des éléments arrivant plus tard dans les pages. Mais surtout, très vite les concepts clés du personnages sont représentés par des symboles. On met un petit symbole censé représenter chaque caractéristique mais aussi les différentes jauges de points divers. Avec la conséquence que, dans le corps du texte, les noms de ces caractéristiques et scores sont remplacés complètement par les symboles. Compte tenu du fait que ces symboles sont relativement nombreux et se ressemblent pour certains, on se perd vite dans la lecture et on ne sait plus qu’est-ce qui est quoi. Le flou se met en place. Et les choses empirent quand on attaque le système de jeu. J’ai vite décroché et à la fin de la lecture, j’ai du admettre que je me retrouvais dans l’incapacité de résumer le système de jeu tant sa mauvaise rédaction et organisation m’a laissé sur le carreau. Et pourtant j’ai l’habitude de lire en anglais.
Suivent des longues listes de traits définissant les personnages (oui, il faudra venir à ces pages pendant la création de personnage) et chacun apportant sa petite nouvelle règle spéciale. Et toujours des explications de règles comportant non pas les noms des caractéristiques mais les symboles représentant ces dernières. Avant d’arriver à 80 pages de listes de matos divers et varié. Les 50 dernières pages sont pour le Maître de Jeu et expliquent comment gérer une campagne, donnent des tables diverses pour l’agrémenter d’événements aléatoires et décider par lancer de dés quand elle peut prendre fin. Ainsi que quelques règles pour le virtuel, les relations sociales et ce genre de choses.
Au final, 330 pages, dont 30 de background, ce n’est pas ce que j’attends d’un jeu de rôles. je manque là de matière pour jouer. Si je compare avec un autre jeu que j’ai lu récemment et également adaptation d’un univers existant, à savoir Alien, ce dernier a le mérite de donner tous les éléments de l’univers utiles à construire des aventures qui conviennent, des lieux, des factions, etc. (on peut même imaginer y jouer sur la base du livre de base sans avoir vu les films à mon avis) Choses qui manquent cruellement à Altered Carbon. Et l’absence d’un scénario d’introduction ne me plaît pas trop non plus, j’admets. Si on ajoute la rédaction et l’agencement pas pratique des éléments, et une mise en page pas toujours agréable, je suis au final assez déçu par ce jeu pour lequel j’avais peut-être trop d’attentes. En tout cas, j’espérais avoir du matériel de jeu et je n’ai qu’un gros système de jeu qui ne m’attire pas plus que ça. Bon ben voilà, c’est le risque avec les crowdfunding, on n’a pas toujours assez d’infos sur le contenu avant de se lancer dans le financement.