Jojo Rabbit

Jojo a dix ans et vit en Allemagne, et on le suit dans les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale. Il vit seul avec sa ère, son père étant sur le front. Jojo est résolument et farouchement attaché au régime fasciste et fan absolu du Führer. D’ailleurs au début du film il se prépare à aprtir pour un camp d’un week-end afin d’être engagé dans les jeunesses nazis et souhaitant plus que tout se battre pour sa vision de l’Allemagne. Et surtout Jojo a un ami imaginaire qui s’appelle Adolf et qui ressemble furieusement à Hitler. Il va découvrir un secret familial qui va remettre en doute ses convictions les plus profondes et lui permettre de s’ouvrir et de mieux comprendre le monde…

Jojo Rabbit est un film difficile à définir. Il faut dire que son scénariste/réalisateur Taika Waititi n’est pas facile à mettre dans une case non plus, capable de nous pondre des trucs comme le délirant What we do in the Shadows ou le meilleur Thor de la série (et aussi le plus allumé). Il adapte ici un roman, Le Ciel en Cage, qui a l’air de traiter les choses de manière bien plus sérieuse. Et le film a ses moments très sérieux. Il arrive à nous faire à la fois rire (le nombre de situations hilarantes est important, en particulier les apparitions d’Adolf Hitler en ami imaginaire), à nous faire réfléchir (confronter les croyances à la réalité, nous présenter les extrémismes du régime nazi, etc), à être très puissant émotionnellement (certaines scènes sont vraiment poignantes), le tout sans jamais se perdre et en gardant une vraie identité. Oui c’est une comédie, mais aussi un film très dur et très fort, tout en étant le témoignage d’une époque et d’idées terribles. Il y a beaucoup de choses dans Jojo Rabbit sans que cela ne tourne jamais au grand ramassis bordélique. Et ça c’est très fort. Waititi réussit à y faire une mise en scène rythmée qui nous garde dedans tout au long du visionnement.

Le film est soutenu par un casting de grande qualité qui aide encore plus à se sentir concerné et à rendre les personnages attachants. Le jeune Jojo est interprété avec une grande ferveur par Roman Griffin Davis, et ça ne doit pas être simple de se glisser dans la peau d’un gamin convaincu par des théories fascistes. Autour de lui orbitent Scarlett Johansson (The Island, Le Prestige, Avengers, Ghost in the Shell,…), Thomasin McKenzie, Sam Rockwell (Charlie et ses Drôles de Dames, Moon, Iron Man 2,…), Rebel Wilson, Alfie Allen (John Wick, Game of Thrones, The Predator,…), ou encore Archie Yates, sans compter que le réalisateur Taika Waititi se donne le rôle de l’ami imaginaire Adolf Hitler complètement hallucinant.

Un film très bien foutu, participant au travail de mémoire sur les horreurs du fascisme et du nazisme, tout en y allant avec une grande part de comédie et des émotions très fortes. Une très belle réussite.

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