Victoria

Victoria est une jeune femme espagnole qui vit à Berlin depuis quelques mois. Après une soirée en boîte, sur le retour, elle tombe sur une bande de gars sympas qui lui font visiter leur ville et discutent de tout et de rien. Mais les choses vont partir un peu en sucette quand ces types s’avèreront être un peu plus louches.

Je dois dire une chose, si j’ai entendu parler de Victoria, ce n’est pas à cause de son scénario, qui n’a rien de franchement transcendant, mais bien plutôt à cause de la manière dont il a été réalisé. En effet, le film a été tourné en un seul immense plan-séquence de 2 heures 18 (il y a eu 3 essais), ce qui donne une effet tout particulier au visionnage puisqu’il n’y a aucune coupure et que l’unité de temps est une part intégrale du film. La plupart des dialogues ont été improvisés, selon la ligne générale et le cadre du scénario. Le tout donne un effet réaliste et super immersif en nous plongeant vraiment dans l’histoire au plus près des personnages. Ce d’autant plus que les acteurs sont bons et donnent vraiment corps aux personnages (avec en rab leur plurilinguisme, regardez le film en VO). Comment ne pas s’attacher à la charismatique Victoria et à la bande de bras cassés qu’elle rencontre? Du coups quand les choses partent en sucette, on a un lien qui s’est créé et qui nous unit à eux. C’est très réussi de ce point de vue. La première partie, magnifique découverte d’un Berlin by night, nous construit les personnages et nous rapproche d’eux pour que l’on ressente mieux la deuxième partie, avec un dernier acte violent et prenant, tendu à souhait.

En plus d’être une vraie prouesse en termes techniques (cet unique plan-séquence a dû demander une préparation de malade pour le réalisateur Sebastian Schipper, son équipe et les acteurs), ce film est très agréable à regarder. L’histoire n’a rien de très novateur, mais elle est bien traitée, on réussit à avoir de beaux plans, de belles images de ce Berlin nocturne et les teintes de l’aube naissante sont vraiment belles. Le tout en caméra portée, et en temps réel, sans coupure, c’est franchement bien vu. Et les prestations de Laia Costa, Frederic Lau, Franz Rogowski, Burak Yigit, Max Mauf (Sense8) ou André Hennicke donnent un vrai plus.

Donc oui Victoria vaut la peine d’être vu, c’est un beau film bien foutu, prenant, et qui mérite le visionnage pas seulement pour le plan-séquence.

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