L’inspecteur Borlu, dans le ville de Beszel, enquête sur la mort suspecte d’une jeune femme. Bien entendu, il ne s’agit pas d’une affaire ordinaire, ce d’autant plus que très vite le tout sera lié à Ul Qoma, une autre ville, à la fois inatteignable et si proche. Les deux cités cohabitent sur le même espace mais ne se croisent pas, ne se voient pas, vivent de manière complètement séparée. Cette situation bien particulière permet de développer une intrigue tordue.
J’avais beaucoup aimé le roman de China Miéville. Et quand j’ai entendu parler de cette mini-série anglaise de quatre épisodes, je me suis posé beaucoup de questions. Comment pouvait-on adapter sur écran un livre où tout le fon est justement de ne aps voir ce qui se trouve juste à côté, d’éviter de regarder. Comment mettre cela en images. Et bien franchement le réalisateur Tom Shankland et son équipe s’en sortent franchement bien. Il y a des jeux sur les flous, les distances focales, les angles de vue, les contre-champs, les teintes et couleurs, sur la photographie, qui rend le résultat très intéressant visuellement. C’était un vrai défi et ça a été relevé avec pas mal de justesse. Les différences d’ambiance entre les deux villes sont telles que l’on sent vraiment ces deux mondes vivant en parallèle. China Miéville ayant bossé comme consultant sur la série, on peut se dire que le résultat correspond aps trop mal à sa vision des choses.
Pour ce qui est de l’intrigue, même si j’en ai oublié les détails depuis la lecture du bouquin, il me semble que l’on reste assez fidèle à ce dernier. Pas de grande surprise donc à ce niveau-là, et j’ai donc surtout plongé dans le transfert en images de cette double cité.
La série est portée par des personnages globalement bien interprétés. En particulier Borlu sous les traits de David Morrissey. Mais on notera aussi Christian Camargo (Démineurs), Mandeep Dhillon ou encore Maria Schrader.
Une très bonne adaptation d’un roman que je pensais impossible à mettre en images, une belle enquête et surtout un monde très particulier avec son ambiance incroyable.
Il y a quelques différences majeures, notamment l’existence de la femme de Borlú (absente du roman). Le final aussi est très différent.
Mais sinon, oui, c’est une très bonne adaptation.
Le truc rigolo, c’est que les deux villes qui ont l’air si différentes sont… Manchester et Liverpool.