Notre héros est un tueur de monstres. Super costaud, très bon combattant, créant des potions à partir d’ingrédients louches, forgeant lui-même ses armes et armures, il vit seul dans une cabane perdue dans la forêt, entouré des têtes des monstres qu’il a tués, clouées aux murs. Seul depuis la mort de sa fille qu’il n’a pu sauver, il attend que le prochain monstre soit celui qui l’a tuée. On va suivre le routine quotidienne d’un chasseur de monstres jusqu’à ce qu’il tombe sur un adversaire réellement puissant.
Avec son scénario très basique (on sent même venir le twist final), The Head Hunter repose surtout sur son ambiance et ses images. Et c’est une réussite. On accompagne un héros bourru et solitaire qui ne dit donc pas grand-chose. On le comprend, lui et son environnement, au-travers de ses gestes quotidiens, de ses actions, des répétitions. Le monde autour de lui et froid, dur, pas amical pour un sou et il y survit de son mieux. C’est une sorte de Witcher en version encore plus bourrin et beaucoup moins sociable, qui traque les monstre sur contrat. Les décors sont très beaux, et le film prend son temps, avec une certaine lenteur, pour nous les faire découvrir au fur et à mesure, avec le passage du temps et des saisons. Le tout est donc très brut, très carré, très tranché, même si il y a une foultitude de détails sur l’équipement du chasseur de monstres et dans sa maison. On a une ambiance de pays du nord, un côté un peu « viking » ou « Skyrim« , même si on est dans un monde de fantasy, ce qui rend d’autant plus surprenant que l’essentiel du tournage ait eut lieu au Portugal… En tout cas, il faut reconnaître le talent du réalisateur Jordan Downey à poser une ambiance très réussie avec peu de moyens. C’est fou comme on sent le film à budget réduit (pas d’immenses scènes épiques pleines de SFX, peu de décors et de personnages, ellipses sur des scènes qui auraient nécessité de gros moyens, etc) tout en ne retrouvant pas de côté cheap. Le film est super bien tourné, avec de très beaux plans, avec une vraie tension, une progression. Si il y a quelques scènes un peu gores et violentes, on n’est pas devant une étalage de sang non plus.
Le héros est sur quasi tous les plans. Et il n’y a presque personne à part lui (honnêtement, deux autres acteurs sont crédités et on a en plus au loin un type qu’on distingue à peine pendant un court instant). Du coup, le film repose totalement sur les épaules massives de Christopher Rygh. Solide, brut, pesant, capable de nous faire ressentir les diverses émotions du personnage quasiment sans dialogues, tout en gardant ce côté monolithique et impressionnant. il nous livre une prestation impressionnante.
Oui j’ai bien aimé. Mais attention à ce à quoi vous vous attendez. Si le titre et l’affiche vous font imaginer un film d’action rythmé ultra-bourrin, vous allez être déçu. Mais l’ambiance qui se dégage de ce long-métrage est vraiment forte et il en vaut la peine.
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