The Lighthouse

Deux hommes arrivent sur un petit îlot rocailleux et désolé au milieu des flots. Deux gardiens de phare qui relèvent sans échanger un mot le duo précédent. Il y a là le vieux de la vieille, un habitué qui connaît les ficelles et donne les ordres, et un jeune homme qui découvre le métier et dont il s’agit de la première affectation. C’est dans cet environnement clos et hostile que les deux hommes vont se découvrir, s’ouvrir. Mais surtout l’ambiance des lieux deviendra de plus en plus difficile à supporter, les tensions entre eux s’aggravant, surtout quand commenceront à apparaître sirènes et tentacules.

The Lighthouse est un film surprenant et qui découragera de par sa forme assez vite plus d’un spectateur à mon avis. Il est tourné dans un format carré et en noir/blanc. Si on ajoute à cela certaines intonations des personnages, on peut avoir l’impression d’être devant un film ancien et austère. Alors austère oui, mais dans le bon sens du terme, puisque du coup le manque de grandiloquence visuelle permet de se concentrer sur des personnages solides servis par des acteurs au top, sur des scènes fortes et mémorables, sur une tension qui ne cesse de croître, sur des questionnements profonds. Réalisateur et co-scénariste, Robert Eggers (The Witch) nous gratifie d’un film fort et impressionnant dont on ne ressort pas indemne, le spectateur étant condamné à se poser de nombreuses questions et à interpréter pas mal d’éléments parfois très dérangeants. Ce type nous prouve qu’il aime chercher à faire les choses de manière spéciale, pas comme tout le monde, ou en tout cas pas selon les canons hollywoodiens. Il utilise ce qui pourraient être des contraintes techniques (telles que le format, le noir/blanc, l’unité de lieu, le peu de personnages, etc.) pour nous sortir le grand jeu. Le format carré permet d’appuyer le sentiment d’enfermement et accentue la tension. Le noir/blanc donne une grande force à l’image, très contrastée, ce d’autant plus que l’on est autour d’un phare. Le duo de personnages est si bien amené que leur confrontation marquera son temps.

Le film repose effectivement sur deux acteurs qui prouvent ici s’il en était encore besoin leur talent. Le vieux loup de mer c’est l’impressionnant WIllem Dafoe (Platoon, American Psycho, Spider-Man, John Wick, Seven Sisters, Le Crime de l’Orient-Express, Aquaman,…) avec sa gueule marquante et sa présence implacable. Le jeune qui débarque avec son passé qu’il veut cacher, c’est Robert Pattinson (Harry Potter, The Lost City of Z, Tenet, et on oublie Twilight), grandiose. Tous deux sont d’une force et d’une prestance qui emplit l’écran en permanence. De vrais grands moments de jeu d’acteur.

Donc oui j’ai plongé pleinement dedans, l’ambiance grandiose qui est posée ma’ attiré. Mais au final je ne suis pas bien sûr d’avoir tout compris. Entre rêve, folie, mythologie, rapports humains, réflexions sur le bien et le mal, et avec le fait même que l’on sait que tout ce que l’on nous dit n’est pas obligatoirement vrai, on obtient un résultat très déstabilisant.

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