Gros pétage de plombs avec ce roman où l’on rencontre dès le début des personnages aux pouvoirs visiblement magiques qui viennent prendre des humains en otage en racontant qu’ils ont niqué la fantasy. Quelques fées, djinns, punks, ondines, lutins plus tard, l’histoire prend un tournant très particulier, faisant le pont entre deux époques pour sauver le monde d’une invasion visant à remettre es pendules à l’heure.
J’ai beaucoup apprécié les deux autres romans de Karim Berrouka que j’avais lus (ici et là). Du coup, avec ce titre qui vend du rêve, je ne pouvais pas passer à côté de ce bouquin. Ben je dois avouer une certaine déception…
Alors oui on retrouve l’écriture rythmée et prenante de l’auteur, sa plume qui plonge le lecteur dans un univers décalé, un sens de l’humour bien présent mais pas trop non plus, des personnages décalés (avec évidemment des punks, Ludwig von 88 oblige), les dialogues aux petits oignons, et de bons délires. Mais ce qui fonctionnait bien en petit format dans les précédents bouquins se perd ici en quelque chose qui semble partir dans trop de directions. L’idée est bonne, et le principe même de créatures type « fantasy » de venir sur notre Terre pour nous expliquer quelles ne sont pas comme les versions d’elles que l’on trouve dans la pop culture, c’est assez fun. Et sur le papier il y avait de quoi faire une très bonne histoire. Oui mais voilà, la sauce n’a pas vraiment pris. J’ai passé mon temps à attendre un vrai liant, un vrai truc tenant le tout bien ensemble, mais le récit part dans trop de directions. Et la narration chorale n’aide pas à s’y retrouver. Trop de personnages, trop de pistes, trop d’éléments qui finalement se recollent assez artificiellement.
Alors attention, ce livre n’est pas un mauvais roman. Il est plein de bonnes idées, il y a des passages assez succulents quand même. Mais il lui manque quelque chose (peut-être une étape de sabrage dans les divers éléments) pour en faire un bouquin aussi bon que ses autres créations. Dommage.