On n’a plus trop les moyens d’aller aux concerts ces temps, mais là on a fait une exception. Hier soir donc, aux Docks, concert de Luke.
Ah ben dis donc quelle pêche, quelle énergie! Ce sera la principale chose à retenir de ce show. Ils sont jeunes, ils en veulent, ils sont rock, et ça déchire. Dès les premières notes, la puissance sonore des quatre gars sur scène nous propulse dans leur univers. Sur Soledad en troisième titre, on se croirait sur un final de concert tellement ils s’explosent. La voix de Thomas en prend un sacré coup. D’ailleurs on la sent fatiguée cette voie, avec des ratés dignes d’une fin de tournée ; courage les gars, vous arrivez au bout. En passant, c’est à se demander combien de temps il pourra tenir à ce rythme avant de briser ses cordes vocales en petit morceaux moulus sous le rouleau compresseur d’une hargne et d’une passion communicatives. On se sent emportés dans le flot des mélodies. Les titres de La tête en arrière et des Enfants de Saturne tournent, tous plus efficaces les uns que les autres, avec une mention pour les singles qui amènent la foule à se bouger davantage. Interaction avec le public, quelques phrases bien senties, contact ; jusqu’à passer le micro à une fille des premiers rangs qui avaient l’air dans un trip bien bizarre. Le contact passe, il savent plaire au public (« Voilà, Blocher est parti, ça c’est fait »). La rage alterne avec des moments plus doux. L’émotion touche à point nommé sur des titres comme Zoé ou Stella. Les ré-arrangements comme sur Comme un homme amènent de grands moments aussi, permettant de découvrir d’autres facettes de ces titres efficaces. Non, rien à dire de mauvais, Luke est un vrai grand groupe de rock qui a su s’affirmer, sur disque comme sur scène. Bien sûr, malgré cette attitude rock, ils reprennent le tube qui les a fait connaître, lors d’un deuxième rappel ; « allez, vous réfléchissez, vous ne voulez pas que les singles, vous ne voulez pas la sentinelle » ; nan, y’a pas à dire, ils savent tenir leur public. Deux heures de show énorme donc, deux heures de fureur, de passion, d’énergie, de musique.
Un mot sur la première partie : Alexandre Varlet. Hélas trop courte, cette prestation elle aussi très rock’n’roll m’a fait découvrir un artiste très sympa. Avec son guitariste, il distille une espèce de blues-rock trash et garage. Et lui aussi a un excellent contact avec le public. Malheureusement, j’ai l’impression que trop peu de gens s’intéressait à lui. Quand j’allais régulièrement aux concerts il y a quelques années, on allait aussi découvrir les première parties ; et là tous les gens qui ne venaient que pour Luke patientaient au bar, laissant à Alexandre Varlet une salle quelque peu vide. Quel dommage.
Dernier petit mot sur la salle des Docks, devenue non-fumeurs. Ben c’est vachement agréable d’aller voir un concert sans avoir les yeux qui piquent. Ce petit détail est pour moi un gros plus.