Pochette sombre, disque noir opaque, mais non ce n’est pas le royaume de l’obscur goth-death-metal…
Black Rebel Motorcycle Club, ça fait partie de ces groupes que j’aurais aimé suivre de plus près dans les dernières années où j’avais peu de sous pour des disques. Bon ben là je rattrape le coup avec leur nouvel opus au doux titre de Beat the Devil’s Tatoo (faut le faire, un titre pareil)… Un disque de rock, de blues, de garage, de bon son…
L’album se lance sur une chanson éponyme qui part immédiatement sur un riff accrocheur acoustique, du genre qui reste bien en tête, bientôt suivi par la voix qui suit la mélodie. On se prend très rapidement à suivre le truc et à se laisser bercer par la mélopée, dont l’orchestration monte en puissance. Les guitares sales et garage viennent soutenir le tout et pousser la machine en avant.
Et on enchaîne avec Conscience Killer, du tube en barre, lui aussi emmené dès l’intro par un riff et une mélodie accrocheuse qui vous reste en tête. Un titre énergique emmené par les guitares distordues et la basse ronflante. Enlevé, rock’n’roll, ce titre est une tuerie.
Bad Blood n’est pas une reprise de Ministry, on en est même bien loin, avec un titre planant, plus pop. On revient au garage et au son sale distordu avec le bluesy War Machine. Lent, marchant sur un rythme cassé et des contretemps, le morceau est bien dense et profond. Sweet Feeling c’est la ballade acoustique de service, harmonica au clair, doux et poétique. Juste ce qu’il faut pour une soirée en amoureux, que du bonheur.
Le disque enchaîne les titres plus ou moins sales et rock, plus ou moins pop, avec d’excellents moments comme le très rock’n’roll Mama Taught Me Better qui envoie la purée avec encore un riff qui déchire. Ou The Toll, magnifique ballade assez dylanesque et très agréable.
Rien de mauvais tout au long de ces 13 titres. Le groupe nous démontre une maîtrise du songwriting et de la chanson qui accroche, avec un sens de la mélodie certain. Certes, le son est sale, saturé, conforme à ce que le nom du groupe peut laisser présager. Le mélange des influences est savamment digéré, même si certaines ont tendance à fortement ressortir. BRMC s’en sort en instillant son propre style et son. Et c’est un gros regret pour moi de ne pas avoir suivi plus tôt leur carrière ; y’a quelques albums de retard là.