Et bien oui, ça se confirme, nos élus fédéraux vont gentiment reculer sur le sujet du nucléaire. Après la très belle prise de position du Conseil Fédéral de sortir du nucléaire, après la prise de position du Conseil Nationale allant dans ce sens (plus mitigée car due à l’abstention d’une grande partie de la droite), on a aujourd’hui droit à une inversion de la vapeur. Il faut dire que l’effet « Fukushima » s’essouffle déjà, supplanté dans l’esprit des gens par le franc fort et la crise. Du coup, l’aspect anti-nucléaire purement électoraliste de certains se dilue dans le fil d’autres discours. Et c’est ainsi que la Commission de l’énergie du Conseil des Etats a dit que oui ce serait bien de sortir du nucléaire, mais seulement du nucléaire de la génération actuelle. On ferme donc tranquillement la porte aux centrales de la génération actuelle en ouvrant grande celle-ci au retour du nucléaire avec de nouvelles technologies. Ce serait pas un petit peu faux-cul tout ça?

Voyons voir, qu’est-ce que j’avais dit dans un précédent billet? Ah oui…

le Gouvernement suisse s’est donc prononcé pour une sortie programmée du nucléaire. Projet accepté par le Conseil National, et qui va donc passer au Conseil des Etats. On voit venir des amendements, des renvois entre les deux chambres, des discussions assez longues, qui arriveront à un accord sur un texte qui sera peut-être édulcoré, dans un délai encore très flou, avec encore par la suite la rédaction de textes de loi et tout ce qui s’ensuit. Bref, on n’est pas arrivés.

Je vous l’accorde, c’est toujours un peu gros de s’auto-citer… Mais bon, on est en plein dedans. Maintenant cette prise de position de la Commission va être débattue au Conseil des Etats ; et honnêtement je ne fais pas trop d’illusions sur ce qui va en sortir. Avec donc un texte différent de celui sorti du National ; cette chambre va donc à nouveau devoir aborder le sujet. On dilue, on dilue. Pour finir arrivera-t-on à garder une position solide sur la sortie du nucléaire? Comme le rappelle mon colistier Raphaël Mahaim, il y a deux voies à suivre pour maintenir la pression :

• Elire lors des élections fédérales d’octobre un Parlement fédéral à majorité anti-nucléaire. Avec des personnalités s’engageant à défendre cette ligne dans les travées bernoises, le dossier sera maintenu. Dès lors je ne peux donc que vous engager à voter pour la liste Verte bien entendu, pour laquelle le nucléaire est une question prioritaire.
• Signer et faire signer l’initiative populaire « Sortir du nucléaire » qui permettra d’ancrer cette résolution dans la Constitution Fédérale.

Nous n’avons donc pas fini de débattre de ce sujet.