Il n’y a pas si longtemps se déroulaient les élections au Conseil National et le premier tour pour le Conseil des Etats. Hier avait lieu le second tour sur Vaud, afin de remplir les deux sièges du canton dans cette chambre. Et c’est avec un plaisir certain que j’ai vu l’élection du ticket de Géraldine Savary (PS) et Luc Recordon (Verts), les sortants qui se représentaient. Oui je suis bien content de voir ce duo ré-élu. Ils pourront ainsi continuer sur leur lignée, profiter des acquis et des réseaux mis en place dans les années précédentes pour tenter de faire avancer des idées justes et humaines. On notera que l’élection de Mme Savary semblait très vite acquise, tandis que celle de Luc Recordon a dû attendre que de grandes communes rendent leurs résultats, car il partait assez en mauvaise posture.
On notera surtout que ce second tour voyait le ticket des sortants opposé à un ticket PLR-UDC. Eh oui, Vaud reste un des seuls cantons où une droite classique, traditionnelle, bourgeoise, portée sur l’économie et le libéralisme, s’associe avec un parti à la ligne dure, isolationniste, porté sur la haine et jouant à son gré avec les outils de la démocratie directe de manière parfaitement scandaleuse. Eh oui, même si je ne suis pas d’accord avec l’essentiel des idées du PLR, je peux quand même les entendre, les comprendre, et débattre là autour. Avec l’UDC cela devient beaucoup plus difficile. Le PLR ne vit certes pas sur le même continent que moi, ni avec les mêmes gens autour, mais on a au moins un socle commun pour discuter. L’UDC vit plutôt sur une autre planète, voire une autre galaxie. Cette alliance contre nature, d’autant plus au moment où l’UDC remet en cause la libre circulation nécessaire à l’économie, me semble la principale raison de cet échec. On peut d’ailleurs voir que les listes UDC et PLR ont été les plus modifiées, celles où davantage de gens ont tracé un candidat. Les listes PS et Verts ont été bien plus votées compactes sans changement. Le ticket Savary-Recordon est une vraie alliance, deux personnes qui s’entendent et savent travailler ensemble.
Ma grosse déception? Le taux de participation. Pas surprenant en fait, parce que on pouvait s’y attendre. Mais quand même, on en revient toujours à la même question… Comment se fait-il que moins de 36% des électeurs se sentent intéressés par l’avenir du pays et les grandes décisions qui devront se prendre? Un rapide échange sur Facebook avec une connaissance abstentionniste m’a laissé entendre que de toute manière la langue de bois et les promesses non tenus ne donnent pas envie d’aller voter. Est-ce là le cas de touts ceux qui ne votent pas? Je suis déçu de voir une telle vision du monde politique en entier? Sommes-nous tous, candidats et élus, dans le même bateau? Toutes générations, toutes orientations, tous idéaux confondus? D’autres abstentionnistes dans le coin pour donner leur position? D’autant qu’avec la suite du marathon électoral vaudois, cela ne va pas tellement s’arranger.