Et voilà, l’affaire est mise en branle, la récolte de signatures pour l’initiative populaire pour un revenu de base inconditionnel a été lancée. Ce sera au moins la porte ouverte à un grand débat de société et l’occasion de réfléchir à ce que l’on veut et à quelle vie on aspire. Ce système d’allocation universelle (ou autres noms), ça fait un moment que je le suis, je me souviens qu’on en avait parlé dans des cours sur la précarité et le lien social il y a une dizaine d’années à l’uni. Le principe est franchement séduisant et mérite qu’on s’y arrête. Le fait d’en tirer une initiative populaire et toute la démarche qui s’ensuit, c’est un autre sujet qui viendra plus loin.
Le principe
Qu’est-ce donc que ce revenu inconditionnel? L’idée est de donner à toutes et à tous, indépendamment de l’âge, de l’activité, du sexe, de l’origine ou autre, un revenu minimal permettant de subvenir aux besoins élémentaires. cela veut dire bien entendu les enfants aussi. Le tout se substitue aux aides sociales telles qu’envisagées actuellement. Ce revenu très minimal doit permettre à tout un chacun de vivre dignement. A partir de là, toutes celles et tous ceux qui désirent percevoir davantage d’argent (et ils seraient nombreux) devraient travailler pour y parvenir, leur salaire venant alors en complément de l’allocation universelle. Afin de présenter un peu plus en détails la chose, vous avez si jamais la page Wikipedia, ou aussi le site du B.I.E.N. (Basic Income Earth Netowrk, réseau mondial pour un revenu de base). Ce dernier est l’institution œuvrant pour la reconnaissance de ce principe.
Le truc important, c’est que ce revenu est fixé pour toutes et tous sans qu’il n’y ait de contrepartie de travail ; oui, un revenu sans emploi. Cela peut choquer. Mais dans le fond c’est une idée parfaitement défendable. D’une part, on lutte ainsi contre la pauvreté et la précarité, plus besoins d’aides sociales en complément de revenus autres et des dizaines d’aides différentes et complexes à mettre en œuvre. Ce revenu inconditionnel est également un bon point pour l’innovation et la création. Si je sais que mes besoins de base sont financièrement assurés, je pourrai me jeter plus facilement dans des projets autrement plus risqués, les artistes pourront réellement être reconnus comme tels et passer leur temps sur leurs créations en se sachant payés (le complément venant de la monétarisation de leurs créations au besoin). On peut imaginer des gens se lançant dans des projets d’entreprise ou de recherche sans cette peur du retomber dans le revenu zéro. Ce système soutient également les libertés individuelles et l’expression, puisque je ne suis plus dès lors d’un employeur auquel je devrais être soumis. La relation employeur-employé deviendrait autre chose que hiérarchique, avec pour chacun plus de respect envers l’autre ; l’employé ne dépendant pas uniquement de son salaire pour vivre, la peur du chômage serait plus faible. Ce système plaît ainsi aussi bien à des gauchistes convaincus de sa capacité à lutter contre la précarité qu’à des libéraux de droite prônant le moins d’Etat (toute la bureaucratie derrière les aides actuelles) et la responsabilité individuelle (chacun se débrouille pour bosser s’il veut plus que la base). On est aussi dans un nouveau paradigme qui peut effrayer les capitalistes acharnés : libérer l’Homme du travail et lui rendre son statut d’homo sapiens prévalant à celui d’homo travaillus qui a tellement cours dans notre société.
Eh oui, imaginer une autre société, rêver un autre modèle, poser d’autres buts que le sacro-saint travail acharné pour mériter sa pitance à la fin du mois. Dire qu’il y en a que cela ne séduit pas… Bien sûr, ce système pose de nombreuses questions dans son applicabilité, les moindres n’étant pas son financement et les montants à mettre en œuvre.
Oui mais combien?
Les textes autour de l’initiative en Suisse parlent d’une base de 2’500.- par mois. Beaucoup? Peu? Difficile à dire. mais s’il s’agit de vivre décemment et correctement, ce ne sera pas évident. Suivant la région, une fois le loyer et les assurances payées, une personne seule sera très vite à court là. Parce que oui, le coût de la vie n’est pas le même partout. On ne payera pas le même loyer dans le Jura qu’à Genève (et certes on ne disposera pas des mêmes infrastructures ni des mêmes services, c’est certain). Les coûts des assurances varient aussi. Difficile dans ce cas de décider d’un montant fixe pour le pays. Et je ne parle même pas d’une réflexion au niveau mondial.
Pas facile d’établir ce qu’est un revenu minimal pour couvrir les besoins fondamentaux. Et là dessus de grandes discussions peuvent avoir lieu.
Et avec quel financement?
Imaginons y mettre les sommes des impôts actuellement utilisées dans le cadre des aides sociales (les aides en elles-mêmes mais aussi les salaires des personnes y travaillant). On arriverait déjà à des sommes conséquentes. Je ne suis pas économiste et je ne peux rentrer dans les détails, mais diverses pistes ont été étudiées, par la TVA, par des taxes ciblées, faisant ainsi participer au bien commun. Il semblerait que cela soit jouable. Pas gagné bien entendu, mais en tout cas suffisamment évalué pour que l’on puisse y réfléchir sincèrement.
Donc l’initiative populaire en Suisse…
Honnêtement, même si l’idée me paraît extrêmement séduisante, j’ai bien peur qu’elle ne passe pas la rampe d’une votation populaire. On a tellement amené les gens à penser revenu=travail que beaucoup n’arriveront pas à sortir de ce paradigme. Mais l’initiative a au moins le mérite de poser le débat de manière large et constructive. De permettre de réfléchir. De poser une fois de plus la question de la société que nous voulons. De penser out of the box. Ce qu’il y a de très surprenant, et en ce point je rejoins complètement le copain Alias, c’est le nombre de gens, jeunes en particulier, qui hurle au scandale à la simple évocation de ceci. Ne peut-on rêver de changer le monde? Doit-on absolument se dire que notre civilisation du pur travail est la meilleure qui soit? N’y a-t-il pas d’autre but dans la vie que le PIB et la fiche de paye? On peut renvoyer à ces 10 mauvaises raisons de ne pas croire au revenu universel. Oui, on est dans un truc énorme, oui on est complètement dans une autre réflexion. Mais pourquoi pas. Quand on voit le monde que nous donne le système capitaliste et productiviste actuel, on peut bien se prendre à rêver d’autre chose, d’un monde laissant plus de chances à chacune et chacun. Pourquoi cette voie ne serait-elle pas intéressante à étudier?
Et que pensent ceux qui « hurlent au scandale » du fait qu’un héritier touche un dividende de l’entreprise de ses parents ? Pourquoi ce qui serait admis au sein d’un héritage local, familial, ne serait pas compris au sein de la famille globale que constitue une nation ? A cause du simple changement d’échelle ? A cause du fait que l’entreprise familiale, le groupe industriel, la multinationale, le cartel mondial, n’appliqueraient pas eux mêmes le principe d’héritage de leurs actions aux héritiers de leur choix ?
De quel droit donc on accorderait le libre choix des héritiers à telle ou telle organisation et pas à telle autre ? Sur quel critère parfaitement arbitraire ?
http://www.creationmonetaire.info/2010/05/les-4-arguments-du-dividende-universel.html
Szwajcarska Inicjatywa;dochod podstawowy dla wszystkich ludzi od O lat do99 lat wszystkich ludzi prosze domagam sie podstawowego dochodu raz w miesiacu dla wszystkich ludzi dla kazdego czlonka -wolnosc czlowieka ludzi -GLOBAL VOICES PO POLSKU dit; 22 september 2012 a13;32 [,,,,]Fred Hubler zwraca uwage na swoim blogu;Le truc important,c/est que ce revenu ast est fixe pour toutes et tous sans qu’il n’y ait de[……..]